Coopération sino-japonaise !
Voilà longtemps que je n'ai rédigé d'article. Voilà encore plus longtemps que je n'ai évoqué Monsieur Akiyama Katsuhide. Il s'agit d'un producteur émérite de thé du département de Shizuoka, ville de Fuji. Je l'ai rencontré a l'occasion du World O-cha Festival, pour discuter entre autre d'un projet qui occupe amplement mes soirées depuis quelque temps. Au même titre que Hiruma Yoshiaki (avec qui je me trouve en contact à propos du même sujet, mais que nos agendas respectifs ne m'ont pas permit de rencontrer) c'est une sorte d'aventurier du thé. Il n'exploite pas moins d'une quarantaine de cultivars différents. Dans une industrie du thé japonais où le cultivar Yabukita domine plus de 80% de la surface cultivée, il est pour lui des plus important d'apporter plus de diversité au thé japonais, au sencha en particulier, grâce à la richesse que représentent les cultivars de théiers. Il croît tellement en la force des cultivars qu'il continue obstinément chaque année à présenter dans les concours des thés produits avec des variétés autres que Yabukita, qui reste malheureusement le seul cultivar à pouvoir prétendre aux podium. Non pas que Yabukita soit meilleur que tous les autres, c'est seulement, je pense, que les critères de notation ne sont pas adapté à autre chose que le Yabukita...
En attendant, Akiyama-san exploite nombre de cultivars, certain très rares, et continu d'en introduire de nouveaux.
Je voulais présenter aujourd'hui un sympathique et surtout original petit sencha issu des "aventures" de Monsieur Akiyama. C'est un thé qu'il appelle nicchû-gassaku 日中合作, "production en coopération sino-japonaise". Ma traduction est comme toujours fort mauvaise, concentrons-nous donc sur le contenu. Il s'agit d'un blend de trois cultivars : le classique japonais Yabukita qui vient compléter le cœur de ce produit, les cultivars chinois Jinxuan 金萱 et Cuiyu 翠玉. Ces cultivars poussent au Japon ! Quel étonnement pour moi. Si je savais que nombreux sont les cultivars issus de croisement avec des cultivars chinois ou taiwanais (par exemple Musashi-kaori, qui compte Luanze parmi ses ancêtres), voir même indien (Inzatsu131 dont la mère est un cultivar de Assam, et de père inconnu (!)), des cultivars à wulong, exploités au Japon, au pied du Mont Fuji, et pour en faire du sencha, quelle merveille !
Les feuilles sont fidèles aux travaux de Akiyama-san, c'est à dire travaillée avec soin, un joli vert, du lustre, pour le prix, rare sont les thés de cette beauté.
La liqueur est elle aussi une agréable surprise, un lumineux vert-jaune, à la translucidité étonnante pour un thé dont une partie des feuilles sont quand même fines.
Rentrons dans le vif du sujet. Akiyama-san n'a pas introduit deux cultivars chinois dans un but diplomatique. C'est le parfum qui l'intéresse. Le pari est réussi, même léger, le parfum que dégage la belle liqueur est crémeuse et fleuri, rappelant le jasmin. Nous ne somme évidemment pas dans le domaine d'un wulong de montagne taiwanais, mais nous dépassons le domaine des sencha japonais habituels.
La saveur est aussi plutôt déstabilisante, dans l'ensemble, nos avons affaire à un léger et équilibré sencha, doux mais pas douceâtre, une légère et désaltérante astringence. Mais il y a des petits détails qui troublent, évoquent autre chose, un arrière goût dans la lignée lactée et fleuri du parfum.
C'est un thé qui est plus qu'étonnant, il est vraiment très bon et agréable. Il témoigne des possibilités, qui finissent par sembler infinies, du thé, au Japon, à Taiwan, en Chine, ou ailleurs. Il n'y a pas de frontière pour le thé, chaque traditions ne peuvent qu'y gagner à apprendre les une des autres.
En attendant, Akiyama-san exploite nombre de cultivars, certain très rares, et continu d'en introduire de nouveaux.
Je voulais présenter aujourd'hui un sympathique et surtout original petit sencha issu des "aventures" de Monsieur Akiyama. C'est un thé qu'il appelle nicchû-gassaku 日中合作, "production en coopération sino-japonaise". Ma traduction est comme toujours fort mauvaise, concentrons-nous donc sur le contenu. Il s'agit d'un blend de trois cultivars : le classique japonais Yabukita qui vient compléter le cœur de ce produit, les cultivars chinois Jinxuan 金萱 et Cuiyu 翠玉. Ces cultivars poussent au Japon ! Quel étonnement pour moi. Si je savais que nombreux sont les cultivars issus de croisement avec des cultivars chinois ou taiwanais (par exemple Musashi-kaori, qui compte Luanze parmi ses ancêtres), voir même indien (Inzatsu131 dont la mère est un cultivar de Assam, et de père inconnu (!)), des cultivars à wulong, exploités au Japon, au pied du Mont Fuji, et pour en faire du sencha, quelle merveille !
Les feuilles sont fidèles aux travaux de Akiyama-san, c'est à dire travaillée avec soin, un joli vert, du lustre, pour le prix, rare sont les thés de cette beauté.
La liqueur est elle aussi une agréable surprise, un lumineux vert-jaune, à la translucidité étonnante pour un thé dont une partie des feuilles sont quand même fines.
Rentrons dans le vif du sujet. Akiyama-san n'a pas introduit deux cultivars chinois dans un but diplomatique. C'est le parfum qui l'intéresse. Le pari est réussi, même léger, le parfum que dégage la belle liqueur est crémeuse et fleuri, rappelant le jasmin. Nous ne somme évidemment pas dans le domaine d'un wulong de montagne taiwanais, mais nous dépassons le domaine des sencha japonais habituels.
La saveur est aussi plutôt déstabilisante, dans l'ensemble, nos avons affaire à un léger et équilibré sencha, doux mais pas douceâtre, une légère et désaltérante astringence. Mais il y a des petits détails qui troublent, évoquent autre chose, un arrière goût dans la lignée lactée et fleuri du parfum.
C'est un thé qui est plus qu'étonnant, il est vraiment très bon et agréable. Il témoigne des possibilités, qui finissent par sembler infinies, du thé, au Japon, à Taiwan, en Chine, ou ailleurs. Il n'y a pas de frontière pour le thé, chaque traditions ne peuvent qu'y gagner à apprendre les une des autres.
Non pas que Yabukita soit meilleur que tous les autres, c'est seulement, je pense, que les critères de notation ne sont pas adapté à autre chose que le Yabukita...
RépondreSupprimerSerait-il possible d'en connaître un peu plus sur lesdits critères ? (Peut-être as-tu d'ailleurs déjà écrit à ce sujet sur ton blog ?)
Belle couleur lumineuse, comme tu le dis. Combien de temps a duré l'infusion, quel volume d'eau et grammage de ce thé ? Ne peut-on pas pousser cette infusion davantage ? Mais peut-être perdrait-on alors la qualité intrinsèque parfumée du blend et qu'il s'en retrouverait trop déséquilibré (?)
Bon courage pour le projet qui occupe tes soirées !
Ce thé est proche d'un Hanhakkou-cha de Hiruma Yoshiaki ? ou d'un bihakkou ?
RépondreSupprimerBonjour Julien,
RépondreSupprimerLes critères de notations : Aspect des feuilles (couleur et forme), couleur de la liqueur, goût, parfum. Difficile d'expliquer plus, je ne suis moi même pas juré. Disons, que certain cultivars developpent un goût et un parfum très différent de Yabukita, la couleur aussi. De cette manière, les comparaisons objectives deviennent très difficiles. Et n'oublions pas que Yabukita c'est 80% du thé japonais. Normal qu'il reste "le thé étalon".
En revanche, pour le gyokuro, alors que Yabukita n'est presque plus utilisé pour les produits de haut vol, le le trouve depuis quelques années toujours très loin du podium.
J'ai du faire une infusion à environ 50s. Dosage classique pour une personne 5 g / 70ml. Pour faire ressortir le parfum, plus de 70°C, pas loin de 80°C je pense. Le pousser plus ne changerai rien pour le parfum, et risquerai de lui faire perdre de la douceur.
Lionel,
RépondreSupprimerOn peut dans l'esprit comparer au bihakkô, mais il n'y a pas de flétrissement aussi poussé. Résultat, moins de parfum quand même, mais une saveur plus pure, surtout en 2ème infusion.