Shincha VII

 Les deuxièmes récoltes sont déjà finies dans certaines régions productrices, si bien qu'évoquer encore en cette période en tant que "shincha" les 1ères récoltes 2021 peut paraître un bizarre. Pourtant, dans les zones de montagne à Shizuoka par exemple, cela ne fait pas encore si longtemps que les 1ères récoltes sont finies, et puis avec les questions de raffinage du thé brut, beaucoup de thés viennent seulement de m'arriver. 

Bon, ce poste sera le dernier néanmoins sous le titre "shincha" pour cette année. 

Sencha de Hon.yama, Ôkawa-Ôma, cultivar Fuji-midori

Beaucoup connaissent déjà mon Yabukita et surtout mon Yamakai de Ôma, ce petit hameau à 700 m d'altitude dans les montagnes de Hon.yama à Shizuoka. Mais voici un étonnant thé du même producteur, un sencha cultivar Fuji-midori. Il lui restait finalement (après avoir arraché la plupart de sa superficie de Fuji-midori) juste de quoi faire une session sur sa ligne de 60K. Résultat, environ 10 Kg de thé fini. 

 Fuji-midori est un cultivar rare. Il est présenté comme faisant parti de la série Shizu-7000, ces variétés développées dans les 60' à partir de graines de Yabukita : Shizu-7166 (Yamakai), Shizu-7111 (Kurasawa), Shizu-7109 (Suruga-wase) et bien sûr Shizu-7132. Fuji-midori est Shizu-7224, mais en réalité on n'est pas certain pas son origine. 

 Si on en trouve un peu à Tenryû (réservoir à vieux cultivars), il reste super rare. Honnêtement, on ne peut pas dire que ce Shizu-7224 (Fuji-midori donc) ait des caractéristiques aussi évidentes que les autres Shizu-7000, néanmoins nous avons là un thé puissant, dont l'astringence reste légère, dans des dominantes sucrées, avec en fond des arômes évoquant le raisin fermenté. La persistance en bouche est considérable. 

En ce qui concerne le Yamakai de Ôma, cette année le givre a considérablement réduit la récolte, de plus, les arômes typiques de Yamakai me semblaient encore un peu faibles, je le laisse donc maturer avant de le mettre en vente. 

Mais en attendant,

Sencha de Asamiya, cultivar Yamakai

L'un des gros succès de l'an dernier, peut être encore meilleur même, avec une récolte un peu plus jeune. Pour ainsi dire aucune astringence, un umami très élégant, du sucré, et surtout les formidables arômes de fruits rouges confits de Yamakai. Richesse, élégance, fluidité, une merveille.


 
Tamaryokucha de Sonogi, cultivar Asatsuyu

Pas grand chose à dire sur ce tamaryokucha ombré et fukamushi de Nagasaki, toujours très attendu. C'est du lourd, de l'umami, du sucré, des arômes de torréfaction, mais aussi du végétal provenant de Asatsuyu.

Sencha(s) de Uji, Dôsenbô, cultivars Oku-midori et Kanaya-midori

Cette année encore voilà les deux beaux sencha non-ombrés de Dôsenbô, cette célèbre zone de production en montagne à Minami-Yamashiro au sud de Wazuka. Autrefois très réputée pour son sencha, Dôsenbô en produit de moins en moins, du fait de la difficulté à vendre à bon prix ces thés arrivant trop tard sur le marché au thé. On tourne alors vers le tencha moyen-bas de gamme, très (trop) à la mode.

Avec ces Oku-midori et Kanaya-midori, vous avez deux sencha du même producteur aux différences claires. Oku-midori avec son umami intense marche mieux, mais je trouve personnellement le Kanaya-midori bien plus roche et profond. A vous de comparer. 

Par ailleurs, pour plus tard, je vous réserve une belle petite surprise de Dôsenbô.


Sencha de Sayama, cultivar Sayama-kaori

Je propose depuis plusieurs années de nombreux thés variés de Sayama, pourtant assez peu de Sayama-kaori, son cultivar le plus représentatif, qui s'est le plus répandu. Bon, il est vrai que nombre de cultivar plus récents de Sayama type Yume-wakaba ou Oku-haruka semblent plus charmants, et aussi que Sayama-kaori tend bizarrement  à donner de meilleurs choses en montagne à Shizuoka par exemple. Mais en voici un de Negishi, sur les bords du plateau de Kaneko à Iruma, un sencha soigné, réalisé avec flétrissement. C'est un thé très riche, avec des arômes floraux et lactés, mais aussi de forts accents végétaux.

 

 

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