Tamaryokucha de Sonogi, cultivar Asatsuyu

J'avais déjà présenté il y quelques mois un tamaryokucha de Sonogi (pref. de Nagasaki) par M. Matsuo. Il s'agissait alors du cultivar Samidori (pas Saemidori), d'un thé avec une forte torréfaction finale hi-ire, très réussie, typique des production de ce producteur. En cette nouvelle saison 2018, je vous propose un Asatsuyu du même producteur, pour lequel j'ai demandé une torréfaction faible.

La plantation fut ombrée 9 jours. Aussi, si j'indique 80°C pour la 1ère infusion sur Thés du Japon et sur les sachets, 70°C sera aussi très bonne option.
Ce thé présente avant tout un parfum sucré avec certes des arrières-notes végétales, mais avant tout une impression de chaleur, de rondeur.
En bouche, on est d'abord dans la douceur, l'umami, des notes d'humus aussi. C'est en after que l'on ressent alors une saveur très verte, quelque chose qui évoque les algues nori (ce mélange de vert et d'umami propre aux thés très ombrés).
 Le parfum typique de fève du cultivar Asatsuyu reste ici très discret, pourtant les arômes intenses de légumes verts et sucrés, me semblent assez caractéristiques; différents du végétal plus "cru" que l'on trouve par exemple dans le cépage Saemidori.

La deuxième infusion, plus chaude, donne plus de relief au parfum, le sucré devenant plus fruité, et l'aspect très chaud dominant à la première infusion laissant plus de place au pôle végétale, plus printanier. En bouche on remarque plus de fraîcheur, et le caractère vert de Asatsuyu semble plus présent.
On a l'impression d'un contraste assez fort entre les arômes de la première infusion et de la deuxième.
Le tamaryokucha est un thé vert étuvé comme le sencha et le gyokuro, mais la quatrième phase de roulage/séchage (seijû) de ces derniers n'est pas effectuée. A la place les feuilles passent par deux phases de séchage en tambour sans malaxage (une par air chaud, l'autre par contact chaud). Ainsi, avec ce séchage plus "brut" que les autres thés verts japonais étuvés, le tamaryokucha à tendance à avoir toujours un parfum moins frais et incisive, mais plus chaud et rond, proche d'un parfum de torréfaction. Cela se ressent alors plus sur la première infusion, alors que les suivantes deviennent plus vertes (la torréfaction finale, hi-ire, étant ici relativement faible). Aussi, la troisième phase de roulage (chûjû) étant la dernière, celle-ci est aussi souvent effectuée plus fortement. Cette caractéristique est très forte chez M. Matsuo qui ne se souci pas de la forme, préférant la force du goût apporté par un roulage chûjû important.

Pour finir, ce tamaryokucha est très un thé robuste, pas franchement subtil mais très riche, et sans épaisseur lourde malgré l'étuvage très long (près de 2 minutes). L'évolution des arômes vers plus de verdure (très typique fukamushi) est aussi très intéressante. 

Commentaires

Articles les plus consultés