Sencha de Wazuka, Shirasu, cultivar Yabukita

Je radote mais il est bon de rappeler que "uji-cha" (thé de Uji), désigne non pas les thés en provenance de la ville de Uji, mais de tout le département de Kyôto. En réalité, à moins de 50% dans un blend avec des thés de Kyôto, les thés de Shiga, Nara et Mie, peuvent aussi être proposé en tant que thé de Uji. Aussi, une particularité des thés de Uji est que la plupart des sencha sont en réalité ombrés (c'est aussi le cas a plupart du temps à Yame ou Kagoshima). Les vrais sencha sont ainsi rares, pourtant ceux-ci sont probablement les plus intéressant et je propose ainsi plusieurs thés de Uji non ombrés. Celui du secteur de Harayama à Wazuka pousse sur une terre argileuse, donnant un thé fort, assez astringent. En revanche ceux de Dôsenbô à Minami-Yamashiro poussent en terre très sableuse, donnant des thés plus subtile et rond.
Voici un autre sencha non ombré de Wazuka, provenant du secteur de Shirasu. Il s'agit d'un lieu ou entre en contact sol argileux et sableux. Le caractère de ce thé, bien qu'il s'agisse d'un Yabukita comme celui de Harayama, est très différent. 


Il offre un parfum doux, un peu végétal avec des notes de citron et d'amande.
En bouche, on ressent dès la première attaque un umami élégant et équilibré, mais cependant bien présent. S'en suit une belle une belle impression de fraîcheur, mais rien de trop vert. C'est une sorte de végétal sucré très pur, une harmonie simple qui pourrait caractérisé les Yabukita non ombrés avec un hi-ire très faible.
On ne ressent aucune astringence sur la première infusion malgré l'utilisation d'eau assez chaude. Une deuxième infusion plus chaude laisse apparaître moins d'umami, faisant la part belle aux arômes végétaux et citronnés, avec toujours une sensation de fraîcheur très revigorante. La encore il est difficile de percevoir une astringence marquée. Une troisième infusion donne enfin une liqueur un peu tannique, mais toujours extrêmement pure, avec néanmoins du sucré en after-taste.
 Ce sencha Yabukita de Wazuka est l'une des grandes merveilles de cette année. Un tel umami, si direct, sur un thé non ombré est rare. Pourtant, c'est aussi un thé fluide et rafraîchissant, dont l'absence d'astringence marquée en fait un thé de choix aussi pour les débutant souhaite découvrir un sencha de Uji non ombré mais typique. Je recommande bien sûr très chaudement une dégustation en comparaison avec l'autre Yabukita de Wazuka de la zone de Harayama, ou bien même avec celui de Asamiya à Shiga mais finalement très proche de Shirasu.

Commentaires

  1. Bonjour, tout d'abord mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année 2018.

    Merci pour votre blog fort instructif, que je lis petit à petit régulièrement, j'ai quelques questions à vous poser,
    J'ai lu que les niveaux de pesticides du Japon sont différents de l'UE et qu'elles dépassent les limites imposées par l'UE et de ce fait ne recommande pas l'achat en direct sur internet au Japon ou sur place ? étant donné que le marché intérieur Japonais autorise certains niveaux de produits phytosanitaires (pesticides) qui ne sont pas autorisés en Europe.
    Les plus grands producteurs de thés qui dépendent de l'exportation s’efforcent de respecter les directives Européennes en la matière, c'est pour cette raison que d'un point de vue " pesticides" mieux vaut acheter en UE, c'est quoi votre avis sur le sujet étant directement sur place, merci
    J'achète parfois directement au Japon sur internet, alors je m'interroge !
    et qu'en est il des petits producteurs ?

    (En France, la même question sur les pesticides sur la vigne et le vin m'interroge également )

    Autrement, je me suis procuré un shincha Miyazaki Sakimidori, que j'aime beaucoup, votre avis sur ce thé vert, c'est pas facile de choisir dans la " jungle " du thé vert Japonais, mais votre blog m'éclaire de plus en plus.

    Enfin, le droit japonais permet d'attribuer une région d'origine au thé tant qu'il provient plus de 50 % d'une région, votre avis à ce sujet ? comment être sûr de ne pas acheter au prix fort en réalité un blend de thés régionaux ?

    bonne continuation, à bientôt

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    1. Bonjour Geoffrey,
      Merci de lire mon blog avec intérêt.
      D'abord, si ce genre de problème vous inquiète (moi pas), le mieux est de vous tourner vers des thés produits sans pesticides ou bio (attention, dans l'ensemble, le bio reste de très mauvaise qualité). Après comprenez qu'il y a forcement une différence importante entre des grosses productions qui pulversent 10 fois par an (même quant ce n'est pas utile), et une petite production qui le fait une fois par an seulement en été. Enfin, les pesticides n'ont jamais été aussi régulés et limités qu'aujourd'hui...
      La question des 50% ne concerne vraiment que Kyôto et ses trois département voisins, et en principe, cela doit être indiqué sur le sachet. A part en effet Kyoto/Uji qui reste une marque qui fait vendre, aujourd'hui la demande pour le thé japonais est trop peu importante pour justifier des fraudes. De mon point de vu cependant, vous comprenez que ce genre de pratique me semble peu intéressante, vendant les thés non pas sous un nom de département mais sans blend et avec la localité très précise de chaque plantation. La simple dénomination du département reste de toute façon trop floue, regardez en particulier le cas de Shizuoka, entre un thé de Hon.yama et un thé de Makinohara la différence est très grande.
      Je me soucierais plus justement des "grands sencha impériaux d'exception" qu'on vend dans toutes les grandes (ou moins grandes) enseignes en Europe, qui sont justement des gros blend sans nom de deuxième récolte....

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  2. merci pour votre réponse, pas inquiet plus que ça, je voulais surtout avoir un éclairage sur ces points.


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