Sencha de Dôsenbô, cultivar Kanaya-midori

Dôsenbô est une localité situé en montagne à Minami-Yamashiro dans le sud du département de Kyôto. C'es traditionnellement une zone de production de sencha, de vrai sencha non ombré, chose assez rare pour un "thé de Uji". Situé à 400-500 mètres d'altitude les récoltes sont particulièrement tardives ce qui fait que ses sencha de qualité peine à trouver preneur sur le marché où les sencha les plus hâtifs sont souvent les plus prisés. Pour un thé non ombré, c'est encore plus difficile. Ainsi, il est dommage de voir de plus en plus de producteurs abandonner le sencha au profit de la production de tencha (matériau brut du matcha) de faible qualité qu'ils pourront vendre plus plus cher avec moins de travail.
C'est dans ces conditions difficiles que M. Yuki continue à fabriquer des sencha de qualité, avec de la personnalité, reflet de ce terroir de Dôsenbô.
Depuis deux ans je propose son Oku-midori, et voici cette année son Kanaya-midori, cultivar que j'aime beaucoup. En effet, Kanaya-midori est relativement ancien, et fut assez largement diffusé dans tous le pays. Aujourd'hui Kanaya-midori reste un cultivar relativement répandu, mais il perd du terrain face à une multitude de cultivars nouveaux, qui ne sont pourtant finalement pas si intéressant que cela. Kanaya-midori, comme Sayama-kaori, fait parti de ces cultivars enregistrés à partir de la fin des années 60 (1970 pour Kanaya-midori) qui restent des valeurs sûre, avec des particularités claires pour le consommateur. On lui attribue de la robustesse et des arômes lactés. Kanaya-midori est le "parent" d'un  nombre important de cultivars, dont par exemple les très connus Kôshun ou Haru-midori.


Au nez comme en bouche, ce Kanaya-midori de Dôsenbô se distingue très clairement du Oku-midori. Le côté dense, rond et sucré, aux arômes de riz cuit de ce dernier, laisse place avec Kanaya-midori à des arômes plus verts et vivifiants, évoquant le parfum de conifères.
Leur point commun sera la fluidité en bouche et le bel équilibre entre très légère astringence et umami net mais élégant (tout en étant non ombrés, l'un et l'autre me semblent typiques des sencha de cette région). Par ailleurs notons que le kanaya est cultivé sur un sol argileux alors que le oku-midori provient d'un sol sableux.

Le parfum, frais et doux, confère en effet une impression de pin, d'agrume, mais aussi, ce côté lacté.
Cette tonalité lactée on la retrouve, légère, dans l'after-taste, après une première attaque qui fait la part belle à l'umami discret, après quoi l'infusion donne plus de profondeur en bouche. On a un thé léger, lais pourtant bien présent en bouche.
L'impression crémeux semble plus forte à partir de la deuxième infusion alors qu'apparaissent alors des nuances fruitées et poivrées. L'umami devient beaucoup plus discret encore, mais l'astringence reste délicate.


C'est un sencha rafraîchissant et riche, vraiment très intéressant. Il faut parti de mes gros coup de coeur de cette saison. Il est encore plus interessant bu en comparaison avec le Oku-midori de même producteur et le Kanaya-midori de Mariko (à l'extraordinaire parfum lacté et crémeux) et enfin celui de Shimizu.

Commentaires

  1. Merci beaucoup pour cet article ! Les photos sont toujours aussi belles ! Je vais chercher mon colis ce soir avec, entre autre, l'oku-midori et le kanaya-midori de Dosenbo ! Vos thés sont les meilleurs !

    Nicolas

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  2. Merci beaucoup pour ce commentaire.

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