Shincha 2017, sencha de Wazuka, cultivar Tsuyu-hikari

C'est vraiment tout doucement que cette saison 2017 débute ; après le retard du début des récoltes, les choses s'accélèrent, mais c'est ensuite le travaille de finition (trie, séchage final; etc) qui ne suit pas.
Pour les thés de montagnes, que ce soit à Shizuoka ou à Miyazaki et Gokase ou je me suis rendu la semaine dernière, ou encore pour les thés ombrés de Uji, les récoltes ne sont encore pas finies, et l'arrivée des nouveautés 2017 va encore s'étaler que plusieurs semaines.
Pourtant, après un certain nombre de cultivars hâtifs (de type Inzatsu), le Yamakai de Takayama, les Saemidori et Asatsuyu de Kirishima, sont enfin disponibles, et voici aujourd'hui un Tsuyu-hikari de Wazuka. 

Je rappelle que Wazuka, dans le département de Kyôto est la plus importante zone de production de "thé de Uji", avec beaucoup de sencha et de kabuse-cha.
Ce sencha de M. Minato Ken.ichirô, provenant du secteur de Kamazuka, fut ombré (couverture directe) pendant 6 jours (à Uji, sont désignés comme kabuse-cha les thés ayant été ombré plus de 14 jours), et récolté le 4 mai.
Tsuyu-hikari est un croisement de Asatsuyu et Shizu-7132.

Une première approche avec ce thé donne une impression de qualité, belles feuilles, bon parfum de sencha ombré. Autre impression après dégustation, celle d'un thé plutôt léger (On remarque ce genre de chose avec les Kagoshima cette année. Tendance cette année avec les thés jouant sur l'umami ? La suite nous le dira), ainsi, avec ce type de thé ombré, on pourra choisir de faire une infusion assez chargée, 5g pour 70-80ml d'eau à 70°C, avec 70-80 s d'infusion. Bref, on le prend plutôt comme un kabuse-cha.
La liqueur arrive alors en bouche très pleine, mais aussi très tendre. L'umami domine. Ensuite, on est de manière claire dans des tonalités de fruits bien mûrs. Aucune astringence.

Mais comme toujours, il n'y a pas de recette idéale, et surtout, l'idée de toujours vouloir infuser tiède fait souvent perdre des arômes. Alors, on peut aussi prendre de l'eau plus chaude, 80-85°C, un peu moins de feuilles, et infuser pour 60s. L'umami est toujours bien présent, mais moins dominant. On ressent un arrière goût plus vert. Les arômes, au nez surtout, sont plus riches, avec en plus du fruité, des notes de légumes verts cuits, et quelque chose de légèrement floral.
Dans ce cas, la liqueur est plus incisive en bouche, mais on ne peut pas non plus trouver d'astringence vraiment marquée.


Dans les deux cas, on reste dans l'umami, la douceur, vert "thé ombré", avec une fraicheur particulière apparaissant sur les infusions suivantes, et on peut dire qu'il s'agit à la fois d'un bon Tsuyu-hikari et d'un bon "Uji sencha".
Pour contre-balancer, le sencha non-ombré, Yabukita de Wazuka-Harayama 2017 et aussi dispo.

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