Sencha Meiryoku de Wazuka

Voici le deuxième thé de ma série 2015  de "thés de Uji" (veillez consulter l'article précédent si vous ne comprenez pas la raison des guillemets), un sencha cultivar Meiryoku, en provenance cette fois encore de Wazuka. Plus précisément, il provient de la zone de Ishidera, cultivé par M. Kagoshima (! rien à voir avec le département du même nom, mais qui s'écrit avec des caractères différents). Voici un petit panorama de ce secteur:






C'est la première fois que je présente le cultivar Meiryoku, croisement de Yabukita et Yamato-midori, c'est une variété qui tend à donner légèreté et fraicheur.

Ayant pu pour ce thé faire directement transformer un aracha, j'ai choisi de ne pas faire faire de coupe des feuilles (chose qui me semble inutile pour un thé qui n'est pas destiné à être blendé) et à ne pas faire trier les tiges (elles sont discrètes). Hi-ire très faible.

Il s'en dégage un parfum très frais et vivifiant avec des notes de purée de pomme de terre.
C'est un peu le fil rouge de la dégustation de ce thé vert japonais, qui après infusion (préférons ne pas trop tiédir l'eau), donne une liqueur aux senteurs fraiches, avec des relents de conifère et là encore de pomme de terre.
En bouche, la première attaque est un peu astringente, mais la liqueur est très aérienne, très pure et propre. Il s'en suit une belle densité de saveurs, des sensations champêtres, puis un after très doux, qui reste en bouche longtemps, faisant saliver, et relevé par une petite pointe d'astringence. Au bout de quelques minutes cela se transforme en quelque de plus sucré comme un bonbon.
Les infusions suivantes tendent plus vers le "vert", le floral aussi. Il n'y a jamais aucun excès dans l'astringence, même si on ressent des tanins sur la troisième infusion. Mais la longueur en bouche est toujours exceptionnelle, douce, vraiment délectable. Le tout est toujours très fin, coulant dans la gorge avec fluidité, tout en ayant cependant force et impact.
Tout en ayant de la douceur et du sucré, c'est un thé qui ne montre aucun excès d'umami, je dirai même que l'umami est très peu présent, chose étonnante et originale pour un "thé de Uji". Pourtant, sans excès d'astringence non plus, ce sencha réussi tout de même à avoir du volume et de la force. Finalement, si ce thé paraît pas au premier abord simple et classique, on trouve dans sa fraicheur, sa légèreté,  sa force quelque chose de tout à fait unique, probalement propre à Meiryoku, qui se demarque ainsi par une expression de la douceur différente de celle de Yabukita dont il peut paraître très proche au premier abord.
C'est un sencha sur lequel on a envie de revenir, un thé qui peut être associer à tout moment de la journée, à toutes les envies. Un thé qui a une place bien à lui dans ma sélection, une place qu'aucun autre thé n'avait occupé jusqu'alors.



Commentaires

Articles les plus consultés