Shincha cultivar Sôfû de Osaka (ville de Shizuoka)

Après le superbe Kondô-wase de Mariko, voici un Sôfû de Osaka (小坂 à Shizuoka, à ne pas confondre avec la deuxième métropole du Japon Ôsaka !).
Ces deux sencha ont beaucoup en commun, pas seulement qu'il s'agisse de deux thés cueillis manuellement, et à l'étuvage traditionnel.
Osaka et Mariko sont deux localités voisines de l'arrondissement de Suruga à Shizuoka.
Aussi, ces deux cultivars ont les mêmes parents : Yabukita pour maman, et Inzatsu 131 pour papa.
Ce sencha Sôfû produit par M. Sano est lui aussi très beau, les feuilles sont roulées plus finement, et le parfum sucré qu'elles émettent n'a rien à envier à celui de Kondô-wase. Très proche, ces deux parfums semblent provenir d'un équilibre très fin entre le parfum brut des feuilles et une torréfaction parfaitement maîtrisée. Il me semble que Kondô-wase montre plus de fraicheur face à un Sôfû plus dense.
Avant de continuer, je n'ai pas pu résister à exhiber ces très beaux objets Bizen-yaki de Yoshimoto Atsuo. Leur teinte grise est obtenue par une cuisson en réduction (d'une manière générale, Bizen-yaki est en oxydation). Le hohin et la tasse sont cuites en anagama de manière très proche des poteries sueki ancêtres, entre autre, de Bizen-yaki.

J'en reviens à mes délicieux moutons. Un autre point commun de ces deux thés au sang indien est que leurs véritables arômes ne se révéleront précisément que dans quelques mois.

J'utilise 5g de feuilles pour 70ml d'eau.
60-65°C, 1min20.

Le côté floral sucré du parfum de Kondô-wase laisse chez Sôfû place à des arômes tout aussi sucrés, mais plus fleurs végétales, humides. Pas de Jasmin ici (pas encore en tout cas), mais on ne tombe pas dans le côté piquant de Inzatsu 131.

En bouche, la liqueur donne dans les grandes lignes une impression assez proche. Du très doux, avec un très long aftertaste sucré.
Pourtant, dans le détails, alors que la liqueur de Kondô-wase frappe par ses tonalités pâtissière de jasmin et de raisin blanc, Sôfû donne dans une gamme de umami plus brut (mais en aucun cas écœurante) ou le jasmin bien plus discret, se tient aux côtés d'une très très fine astringence.

Pour cette dernière raison, je pense que dans le cas de Sôfû, mieux vaut commencer avec une  infusion tiède, plutôt longue. Ceci dit, en commençant à 80°C, c'est très bon aussi.

Comme pour Kondô-wase, quand je parle de "floral", on reste ici loin du floral très particulier des Kôshun ou Inzatsu 131. Aussi, je ne pense pas que ces sencha doivent très pris en premier lieu pour leurs parfums, mais vraiment dans leur globalité, en tant qu'excellents thés japonais haut de gamme. 
Ce sencha cultivar Sôfû à beaucoup de corps, sans aucun lourdeur l'umami domine avec des arômes sucrés en gorge. Cette tendance tient le coup parfaitement sur quatre infusions. La fine astringence qui vient peu à peu combler la perte en douceur n'est pas tannique, ne laissant rien de désagréable en bouche, bien au contraire, elle apporte une touche rafraîchissante.

J'ai hâte de voir comment ce Sôfû et le Kondô-wase vont évoluer dans les prochains mois, comment leur personnalité vont leur faire prendre des chemins différents.
En attendant, voilà encore pour le plaisir de yeux:




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