Retour sur deux Yamakai de montagne

Voilà bien longtemps que je n'ai rien publié sur mon blog. Manque de temps et pas grand chose a me mettre sous la dent, j'en profite pour revenir sur deux des succès de cette année sur TdJ :
Les deux cultivars Yamakai, le premier, très haut de gamme par M. Tsukiji (il n'en reste plus beaucoup cette saison), et le second, d'un très bon niveau par M. Shigeta. Tous deux sont des sencha de Hon.yama, le premier de Terao (Tamakawa, rive droite de la rivière Abe), et de Ushizuma (rive gauche) pour le second.
J'en profite pour utiliser une théière par Yamamoto Taisen, Banko-yaki plutôt inhabituelle. Les variations couleurs yôhen sont obtenues par fumigation (en réduction donc).
Le premier de ces deux Yamakai est issu d'une récolte manuelle. Les feuilles sont de taille importante, finement roulées, leur couleur est très agréable, naturelle, on n'y retrouve pas l'idéale uniformité de vert brillant des concours, on sent là de la force, de la personnalité, tout ce que je recherche avec ces thés de montagne. 
Leur parfum est subtil mais bien présent. Riche et sucré, on y retrouve noisette et vanille comme de petites touches légères sans extravagance.

Le second, issu de culture sans produits chimiques, montre également de belles et grosses feuilles. Moins fines, elles n'en sont que plus appétissantes encore. 
Leur parfum s'affirme avec plus de vigueur. On y retrouve les mêmes notes de noisette et vanille, mais aussi un pôle tourbé, sucre de canne plus rustique, plus vert, presque pâtissier aussi.
Si je fais plusieurs dégustations vaguement comparatives dans les même kyûsu, je prends compte de leur qualité et ne les prépare pas de la même façon.

Pour le sencha de M. Tsukiji, j'utilise 4-5g de feuilles, 70-80ml d'eau à 60-65°C pour une première infusion de 1min20 environ.
J'obtiens une liqueur très douce. En effet, c'est vanillé, ça sent la noisette. C'est subtil tout en étant très affirmé. Ce thé  du corps et du caractère, tout en restant velouté, il coule tout seul dans la gorge.
 Même en continuant sur quatre infusion, il me semble difficile de trouver des défauts à ce sencha, à l'aftertaste exemplaire.

Le second Yamakai montre son caractère très vite. Rien que mettre les 4 g de feuilles dans la théière chaude suffit à dégager un parfum encore plus fort que le premier. 70°C pour 1 bonne minute. 
 Très doux aussi, parfum est liqueur se font plus bruts. Avec beaucoup d'une douceur très nature, on a des saveurs puissantes. C'est en effet un peu tourbé avec une pointe d'astringence, un pôle un peu tannique qui se fera plus présent au fur et à mesure des infusions. 
Au départ, avec plus d'impact, le Yamakai de Ushizuma peut sembler plus séduisant. Mais sur la longueur (dans différents sens du terme), le très haut de gamme Yamakai de Terao se montre supérieur, avec plus de subtilité et de gentillesse. Néanmoins, les amateurs de force et de simplicité pourraient préférer celui de Ushizuma, de toute façon excellent lui aussi.

Pour le plaisir, quelques photos du Yamakai de Terao par M. Tsukiji dans une autre théière Banko-yaki, toujours par Yamamoto Taisen, qui emploi cette fois une terre Shigaraki.





Commentaires

  1. Florent, j`avais pensé que shigaraki et banko-yaki sont des different regions productrices de teieres, apparentement, c`est pas le cas...

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  2. Si, Banko et Shigaraki sont bien deux régions et terres différentes. Banko provient de la ville de Yokkaichi a Mie, alors que Shigaraki est produit dans le département de Shiga. Mais outre la terre pourpre représentative du style Banko, certains artistes diversifient et utilisent d'autres terres, comme par exemple celle de Shigaraki, tout en employant les techniques de cuisson propres a Banko.

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  3. Bonjour. Je suis encore novice en matière de thé japonais et j'aurai une petite question à vous poser. Les théières de terre Banko yaki (par Taisen précisément) m'ont l'air assez imperméable alors pensez vous qu'il est difficile d'obtenir un culotage sur ce type de théière? Merci Ismaël

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  4. Bonjour Ismaël
    Les terres Tokoname, Banko (terre pourpre shidei habituelle) ou Bizen sont quasi completement imperméables. Néanmoins, la théière en photo possède une très légère porosité.
    Cette histoire de "culotage" est une dont je n'ai jamais entendu parlé au Japon, même dans les milieu proche du thé chinois. Je ne suis pas spécialiste de Yixing ou autre, mais honnêtement, je n'y crois pas beaucoup. Tout ce qui pourrait s'accumuler dans une terre poreuse ne serait-ils pas des tannins ? Le reste (arômes, etc), s'oxyde, et au final, je ne suis pas certain que cet apport soit vraiment une bonne chose (mauvaises odeurs, etc).

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