Thé noir de Sayama, cultivar Musashi Kaori

Vais-je encore une fois présenter Monsieur Hiruma Yoshiaki ? Non, pas cette fois. Je pense que très rares sot maintenant mes lecteurs à ne pas connaître ce producteur singulier. Je m'excuse platement devant ceux qui ne le connaissent pas encore, en les invitant à faire quelques recherches sur ce blog, ou sur la boutique.

Voici donc un thé noir (rouge) en provenance du département de Saitama, de la ville de Iruma. Monsieur Hiruma réserve ses récoltes d'automne pour des thés noirs récoltés à la main. Ces thés sont plus ou moins influencés par les morsures des "unka", petits insectes verts surtout connu pour être à l'origine du parfum si particulier des Oriental Beauty de Taiwan. Sur celui-ci, cette influence, présente, reste très modérée. Par ailleurs, le cultivar Musashi Kaori compte parmi ses ancêtres le cultivar taiwanais Yingzhu Hongxin 硬枝紅心.
Le producteur s'est donné comme thème cette année "thé noir sans astringence". Pour cela il a fait le choix d'un malaxage très peu appuyé, léger. Cela donne ces jolies feuilles sèches noires, qui semblent se contorsionner avec aisance. Le parfum qui s'en dégage est très léger, presque imperceptible et pourtant, on y reconnait sans l'ombre d'un doute parmi tant d'autre saveurs, celles des feuilles de thés attaquées par les unka.

Aussi, ce thé est de toute façon tout en légèreté, et ainsi je propose de le préparer avec une bonne quantité de feuilles, 5g pour 70-80ml d'eau, bouillante.
Une petite minute et voilà un riche parfum, très doux, avec des saveurs d'épices et de fruits mûrs, figue raison, et une fraicheur un peu mentholée.
En bouche, cette liqueur est en effet douce, miellée, sans la moindre trace d'astringence. Bien que pleine d'arômes, sa légèreté en fait la fait couler toute seule.
Donc, vite, vite, une deuxième infusion ! J'avouerai n'avoir rien mesuré pour ce thé, mais 1min30 ne sera pas de trop.
Le parfum reste sucré, mais rentre dans une gamme plus fruits rouges. La liqueur reste très douce, légère et surtout rafraichissante.  Ce thé dépose nombre d'agréables saveur dans la gorge après son passage.

Avec peu de surprise, ce thé noir s’essouffle à la troisième infusion. Il reste des plus agréable, toujours riche, mais je sens qu'il sera difficile de pousser plus loin.
Néanmoins, il s'agit de 3 excellentes infusions, qui montrent chacune des impressions différentes. Ce thé se boit vraiment tout seul (c'est tellement plaisant qu'on espèrerait pouvoir en tirer plus d'infusions..... reste donc la solution de charger encore un peu plus), sa très grande douceur est une qualité qui sera appréciée (dans une gamme de goûts un peu différente) des amateurs de wulong à l'oxydation forte, mais pourrait décevoir les amateur de thés noir très forts, avec leur astringence propre.
Encore très différents des thés noirs produits les années précédentes par Hiruma-san, voilà une preuve supplémentaire de la variété des talents de cet agriculteur-artiste hors-paire.

Commentaires

  1. Je n'ai bu qu'un Thé Rouge japonais dans ma courte vie de dégustateurs mais alors ce fut mémorable !

    http://addicttea.blogspot.fr/search/label/Th%C3%A9s%20Rouges%20Cultivar%20Sayama%20Kaori

    Il va falloir par contre que je m'habitue aux noms et dénominations japonaises.
    C'est bien de découvrir au delà des thés verts japonais si riches d'autres familles telles que les Wulongs japonais ou ici le thé noir...
    Merci Florent.
    Mes meilleurs vœux !

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  2. Bonjour Philippe, bonne année !
    Merci pour ce commentaire.
    Je suis toujours content de voir de l'intérêt porte aux thes noirs, car il me semble que cette famille est injustement sous estimée parmi les amateurs de thé.
    Ils présentent une variété de gout très grandes, de la profondeur, etc.
    Aussi, je pense qu'il reste encore beaucoup de marge de progression a ces thés au Japon. Parmi une foule de thés noirs très banales il existe néanmoins quelques perles.
    Il y a au Japon un grand engoument dans l'industrie du the pour ces Thes noirs nationaux, en oubliant un peu trop peut être que le the vert étuve reste le coeur du the japonais. Mais que ces Thes noirs viennent apporter de la variété est, quand ils sont de qualité, une excellente chose.

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  3. こんにちは!

    Fais-tu une distinction entre astringence et amertume ?

    C'est formidable de pouvoir ainsi concentrer ce thé. Avec un darjeeling de printemps l'infusion serait terriblement amère n'est-ce pas ?

    Cela fait longtemps que je ne suis pas venu sur ton blog et ta boutique, il y a plein de nouveautés, merci !

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  4. Bonjour,
    nombre de thés noirs peuvent être prepare très concentre, avec un temps d'infusion court, les chinois en particulier, mais un bon Darjeeling de printemps peut se préparer ainsi aussi, avec des infusions très courtes.
    Amertume et astringence sont des saveurs différentes, la première correspond au cafe et a la bière alors que la seconde au the ou au vin, me semble t il.
    L'amertume d'un thé mauvais ou mal prepare provient de la caféine, alors que l'astringence provient des tanins.

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