Gyokuro millésime 2004

Voilà fort longtemps que je n'ai posté sur mon blog...... manque de temps (toujours la bonne excuse), et manque de choses intéressantes à raconter. Dans quelques jours, le 29 octobre plus exactement, je me rends au "World O-Cha Festival 2010" qui se déroule à Shizuoka du 28 au 31. J'espère que ce sera une riche et pleine journée !

Mais en attendant, retour à nos moutons. Mon titre ? Un gyokuro de 2004 ? Oui, bien que cela soit loin d'être courant, on trouve parfois des "vieux" gyokuro. Bien sûr, ceci sont conservés sous vide, mais autant un thé japonais peut être conservé sans souci sous vide pendant plus d'un an, autant 5 ou 6 ans pourrait poser problème. En effet, je n'ai jamais entendu parler de cela pour un sencha, mais pour le gyokuro, oui. Alors que j'achetai deux gyokuro 2010 il y a quelque semaine (un Uji et un Yame, présentés ici), la curiosité me fait prendre également un Yame (département de Fukuoka) de 2004.

Il n'est pas rare avec ce type de produit de voir à l'ouverture du sachet des feuilles comme recouvertes d'une poudre blanche. Cela n'est pas le signe d'une altération de la qualité du thé, mais seulement, la longue conservation sous vide en fera littéralement ressortir la caféine, qui apparaît blanche à la surface des feuilles. Ici, il n'en est rien. De splendides feuilles au vert profond et brillant. Néanmoins, signe de la maturation peut être, ce vert apparaît de manière très franche à la différence des gyokuro frais dont le vert tend vers le bleu de Prusse.
Est-il utile de préciser qu'il s'agit du "même" Yame, que celui évoqué précédemment (ici 2010 et ici 2009), mais dans un millésime antérieur ? Donc, cultivar Yamakai.

Aussi, même maîtrise dans le roulage parfait des feuilles, rectilignes, fines, comme d'éblouissants éclats d'émeraude.

Le parfum de la claire liqueur confirme celle des feuilles : un brin acidulé, le parfum particulier des gyokuro (ooika) est un peu alléger au profit d'un parfum de bonbon.
La saveur aussi nous montre des tendances différentes. Bien que très douce et puissante, très proche de par cet aspect de la version "nouvelle", 2010, l'arrière goût frais et vert de cette dernière disparaît ici complétement au profit d'une saveur lactée. Aussi, cet "antique" gyokuro ne montre pas la petite touche subtilement astringente et piquante du gyokuro 2010. Tendance qui se confirme au fil des infusions. Et c'est au bout de 3 ou 4 infusions qu'apparaît une petite gène en ce qui me concerne : ce concentré d'acides aminés, écœure un peu. La première infusion, si douce et velouté, mais très forte, est extrêmement séduisante, mais sur la longueur, on est parfois content de voir apparaître une très légère astringence, comme un souffle de fraîcheur. C'est pour moi ce qui fait le charme de ce gyokuro de Yame, cultivar Yamakai, qui disparaît en vieillissant, au profit d'un tout à la douceur, une "sucrerie", zéro calorie bien sûr.
Il s'agit néanmoins d'un produit formidable, je pense qu'il faut bien choisir son moment pour le déguster.

Commentaires

  1. Merci pour ce compte-rendu interessant.
    Ce millesime 2004 est fort rare, on le comprend.
    Mais il m'est arrive plusieurs fois en achetant du gyokuro d'etre informe qu'il avait ete "vieilli 6 mois" ou "vieilli 8 mois". Qu'est-ce-que cela signifie?

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  2. Bonjour Nerval,

    Cela signifie je pense, qu'il s'agit d'un thé qui fut laisser "vieillir", ou disons "reposer" quelque temps après fabrication, avant sa mise en vente. Reste à savoir dans quelles conditions ? Sous vide (dans ce cas là, pas de grande différence avec un produit tout frais, plus argument marketing), ou à l'air mais dans des conditions de conservations particulière, quasi absence d'humidité et très basse température.
    Quoi qu'il en soit, dans de bonne condition, et dans une certaine mesure, certain thés, en vieillissant, perdent leur côté "vert" au profit d'une plus grande douceur, en particulier dans le cas de thés issus de culture ombrée.

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  3. On attend avec impatience ton compte-rendu du World O-Cha Festival 2010...

    Comme toi je suis souvent écoeuré par le côté sucrerie, parfum de bonbon des gyokuro...manque du relief et du mordant des sencha...mais je n'ai goûté que peu de gyokuro dans ma vie...

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  4. Puisque tu évoques le festival de Shizuoka, j'aimerais voir lors d'un prochain voyage au Japon des plantations et des manufactures de thé. Mais est-il possible de les visiter facilement et lesquelles conseillerais-tu ?

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  5. Bonjour Nelly,

    Il n'y a malheureusement rien d'organisé dans ce sens à l'heure actuelle au Japon. Ce n'est pas impossible, mais il faut chercher un peu. Je n'ai personne à te recommander pour l'heure. Désolé.

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  6. Qu'est-ce qui fait que le thé sous vide évolue, à part une éventuelle fermentation ?
    Ce goût particulier est-il alors simplement dû à une légère fermentation ? Y a-t-il un processus de fabrication particulier de ce Gyokuro pour qu'il demeure une possibilité de fermenter ?

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  7. On parle souvent de fermentation, mais il s'agit d'oxydation, car pour qu'il y ai fermentation, il doit y avoir action de bactéries....
    Quoi qu'il en soit, en principe, sous vide, il n'y a pas d'air, donc pas d'oxydation possible. Néanmoins je ne suis pas certain qu'il ne reste pas un d'oxygène même sous vide (?)
    Est-ce cela qui fait évoluer le thé même sous vide ?
    Même si les thés verts sont des thés "non-oxydés", l'étuvage, ou le chauffage par contact direct ne fait que ralentir cette oxydation, et à l'air, le thé s'oxyde peu à peu, c'est bien pour cela que sa conservation est si délicate.

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