Régions productrices de thé, chiffres et particularismes
Où
produit-on du thé au Japon?
Des théiers sont présents sur l'ensemble du territoire japonais. Du thé est fabriqué dans tous les départements japonais à l'exception d'Hokkaidô et des département de Yamagata et d'Ôsaka.
Se questionner sur la limite nord du thé au Japon nous amène plusieurs réponses, selon les points de vue que l'on prend.
- Si l'on parle de limite nord de présence de théiers, cela nous amène à Hokkaidô, la grande île septentrionale du Japon, au sud de laquelle on trouve des théiers. Néanmoins, ceux-ci ne sont pas utilisés dans le but de produire du thé.
- Autre point de vue, celui de la limite nord de production de thé: Cela nous amène dans la département d'Aomori, à l’extrême nord de Honshû, l'île principale du Japon. Si l'on trouve quelques producteur à fabriquer du thé, cela reste anecdotique, limité à une consommation personnelle.
- Enfin, du point de vue d'une production de type commerciale, la limite nord se trouve bel et bien côté mer du Japon dans le département de Niigata 新潟, autour de la ville de Murakami, avec son Murakami-cha 村上茶, même si la production y est très limitée et que le nombre de producteurs peut se compter sur les doigts de la main.
Côté Pacifique, c'est le département de Ibaraki 茨城 qui pourrait être considéré comme la limite nord de production commerciale du thé (thés de Sashima 猿島 au sud et thé de Okukuji 奥久慈 au nord)
Des théiers sont présents sur l'ensemble du territoire japonais. Du thé est fabriqué dans tous les départements japonais à l'exception d'Hokkaidô et des département de Yamagata et d'Ôsaka.
Se questionner sur la limite nord du thé au Japon nous amène plusieurs réponses, selon les points de vue que l'on prend.
- Si l'on parle de limite nord de présence de théiers, cela nous amène à Hokkaidô, la grande île septentrionale du Japon, au sud de laquelle on trouve des théiers. Néanmoins, ceux-ci ne sont pas utilisés dans le but de produire du thé.
- Autre point de vue, celui de la limite nord de production de thé: Cela nous amène dans la département d'Aomori, à l’extrême nord de Honshû, l'île principale du Japon. Si l'on trouve quelques producteur à fabriquer du thé, cela reste anecdotique, limité à une consommation personnelle.
- Enfin, du point de vue d'une production de type commerciale, la limite nord se trouve bel et bien côté mer du Japon dans le département de Niigata 新潟, autour de la ville de Murakami, avec son Murakami-cha 村上茶, même si la production y est très limitée et que le nombre de producteurs peut se compter sur les doigts de la main.
Côté Pacifique, c'est le département de Ibaraki 茨城 qui pourrait être considéré comme la limite nord de production commerciale du thé (thés de Sashima 猿島 au sud et thé de Okukuji 奥久慈 au nord)
Les grandes régions productrices
Surface
cultivée
En 2013, la surface totale cultivée représentait 45.400 ha.[Chiffres du Ministère de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche 農林水産省] . Chiffre malheureusement en baisse constante.
Pour référence, en 2006, la surface cultivée en Chine était de 1.431.00 ha, et en Inde de 523.000 ha [Chiffres du ITC, International Tea Committee]
1. Shizuoka 静岡 : 40,3% de la surface cultivée.
2. Kagoshima 鹿児島 : 19% (une proportion toujours à la hausse, au détriment de Shizuoka).
3. Mie 三重 : 6,9%. Voilà quelque chose de surprenant, à part ceux qui s'intéressent de très très près au thé japonais, personne ne s'imagine que le département de Mie, avec son Ise-cha 伊勢茶 puisse être la 3ème région productrice de thé du Japon.
4. Kyôto 京都 : 3,48% Le thé d'Uji (Uji-cha 宇治茶) est probablement avec celui de Shizuoka le plus connu, pourtant la surface cultivée n'est pas très importante, et surtout comparable à celle des trois suivants.
5.
Fukuoka 福岡 : 3,46%
(thé de Yame 八女)
6. Kumamoto 熊本 : 3,46%
7. Miyazaki 宮崎 : 3,39%
6. Kumamoto 熊本 : 3,46%
7. Miyazaki 宮崎 : 3,39%
Les
départements de Miyazaki et de Kumamoto ont une surface cultivée
comparable à celle de Fukuoka et Kyôto, pourtant en tant que
régions productrices de thé, elles sont complètement inconnues.
8. Saga 佐賀 : 2,1% (thé de Ureshino 嬉野)
9. Gifu 岐阜 : 2.08% (the de Mino-Shirakawa 美濃白川)
8. Saga 佐賀 : 2,1% (thé de Ureshino 嬉野)
9. Gifu 岐阜 : 2.08% (the de Mino-Shirakawa 美濃白川)
10.
Saitama 埼玉 : 2,3 %.
Juste au Nord de Tôkyô, le thé de Sayama (Sayama-cha 狭山茶)
est très connu dans le Kantô.
[Chiffres du Ministère de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche 農林水産省]
Arrêtons nous là pour ce classement, à partir de la 11ème place (Nagasaki), on tombe en dessous de 2%.
[Chiffres du Ministère de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche 農林水産省]
Arrêtons nous là pour ce classement, à partir de la 11ème place (Nagasaki), on tombe en dessous de 2%.
Il faut noter que Shizuoka et Kagoshima représentent à eux seuls 60% de la surface cultivées de thé au Japon. Nous avons à peine plus de 3% pour des régions très connues comme Kyôto et Fukuoka.
Si
l'on prend les 11 premiers, nous avons 6 départements de l'île
méridionale de Kyûshû (sur les 7 départements de cette île, et
le dernier Ôita, apparaît en 16ème position).
Quantité
de aracha
S'il
me semble (peut être à tord) que la surface cultivée est plus
révélatrice, l'industrie du thé préfère souvent parler de
quantités produites de aracha (荒茶 thé brut non finalisé). Voici le
top 7 pour l'année 2012 :
1.
Shizuoka 33.400t (39%)
2.
Kagoshima 26.000t (30%)
3.
Mie 7.740t (9%)
4.
Miyazaki 4.060t (5%)
5.
Kyôto 3.170t (4%)
6.
Fukuoka 2.430t (3%)
7.
Kumamoto 1.490t (2%)
On
constate que les proportions de thé produit par département ne
collent pas aux proportions de surface cultivée. Pourquoi ??
L'exemple
le plus frappant est celui de Miyazaki et Kumamoto. Alors que ces
deux départements ont une surface cultivée équivalente, Miyazaki
produit presque 3 fois plus de aracha !
Ce
type de différence est essentiellement dû au nombre de récoltes.
Alors qu'a Kumamoto peu de producteurs font de 2ème et moins encore
de 3ème récolte, à Miyazaki ont effectue en général plusieurs
récoltes.
Enfin,
lorsque l'on regarde les chiffres de thé finalisé produits, là
encore on obtient des quantités qui ne semblent pas coller à celles
de aracha produit. Pourquoi ??
Prenons
cette fois l'exemple de Mie. C'est une région productrice très
importante, pourtant, il est très rare de voir à la vente du thé
de Mie (Ise-cha). C'est que le aracha que produisent les cultivateurs
est vendu sur le marché de Shizuoka ou de Kyôto et sera donc
finalisé puis intégrer dans des blends ailleurs (en général à
Shizuoka pour le fukamushi, et à Kyôto, en tant que ''Uji-cha''
pour le kabuse-cha). Ainsi, les quantité de thé finalisé produites
inclues du thé qui a poussé dans d'autres départements.
Quelques particularismes intéressants
Il existe dans certaines régions du Japon des particularismes quant à la production de thé et à ses habitudes de consommation.
- Dans le Kansai (régions de Kyôto, Osaka, Kobe, etc), on ne consomme encore que très peu de fuka-mushi sencha, et le futsu-mushi sencha (ici à propos du sencha, et ici pour plus de détails sur ce qu'on appelle fukamushi-cha) semble rester encore la norme, alors qu'ailleurs le fuka-mushi, est devenu amplement majoritaire. Seule l'important département producteur Mie produit une importante quantité de fukamushi-cha, mais celui-ci est finalement peu consommer dans la région, et sera vendu sur le marché de Shizuoka, et finit comme composant de blends.
Il est intéressant de constater que le futsu-mushi sencha, apprécié dans le Kansai, avec ses feuilles plus entières et sa liqueur vert-jaune transparence, sans dépôt, rappelle la sauce utilisée pour déguster les soba (nouilles de sarrasin) dans le Kansai qui est elle aussi translucide, alors qu'ailleurs elle est d'un brun profond, opaque.
-
Le thé produit dans le département de Kyôto est appelé thé de
Uji (宇治茶),
même s'il ne provient pas nécessairement de la ville de Uji.
Par
ailleurs, si un blend contient plus de 50% de thé de Kyôto, pourra
aussi utiliser l'appellation ''Uji'' si le reste du blend est composé
de thés de Mie, Nara, ou Shiga.
Une
autre particularité du département de Kyôto en particulier, est la
proportion relativement faible du cultivar Yabukita, qui ne
représente ''qu'un peu moins'' de 70% de la surface cultivée contre
plus de 80% à l'échelle nationale. Cela est dû au fait qu'on y
produit beaucoup de thés ombrés, matcha, gyokuro, kabuse-cha, pour
lesquels on utilise des cultivars plus adaptés (Goko, Samidori,
Asahi, Uji-hikari ou encore Saemidori, etc).
En
ce qui concerne ces thés ombrés, il est intéressant de constaté
que si du point de vu de le renommée et de la qualité le matcha de
Uji est bien supérieur, le premier département producteur de matcha
est Aichi (région de Nagoya) avec son thé de Nishio 西尾.
Aussi,
la production de gyokuro ce partage presque à 50/50 entre Kyôto et
Fukuoka (Yame). Ce dernier tend depuis une dizaine d'année à
monopoliser les premières places des concours.
- Le hôji-cha 焙じ茶, thé vert grillé, très consommé dans tout le Japon, est encore peu connu à Kyûshû.
Il faut dire qu'il existe encore dans cette région, une production de thé kama-iri 釜炒り (oxydation stoppée par chauffage direct dans une sorte de poêle) dont le goût est très différent du sencha, et met surtout l'accent sur le parfum, comme le hôji-cha.
Le
kama-iri cha est principalement produit dans les départements
de Miyazaki et Kumamoto, alors que le département de Saga 佐賀
(Ureshino 嬉野),
produit surtout du tamaryoku-cha
玉緑茶
étuvé (guri-cha).
-
Encore à Kyûshû, le département de Kagoshima, du fait de son
climat plus chaud, exploite beaucoup de cultivars hâtifs,
Yutaka-midori en premier lieu, le mettant toujours en tête de course
au moment du thé nouveau. Ainsi, c'est aussi le département avec la
proportion la plus faible de cultivar yabukita, seulement 37% de la
surface cultivée.
Son
développement relativement récent en tant que région productrice
de thé vert à aussi permit cela, Kagoshima ayant en effet d'abord
été développé comme producteur de thé noir.
- Au nord de Tôkyô, à Saitama, le thé produit, essentiellement du fukamushi sencha, est appelé thé de Sayama (狭山茶). On parle souvent de ''sayama-bi-ire'' (hi-ire = séchage final de finition d'un thé) que l'on assimile à une torréfaction finale très forte (qui donne beaucoup de parfum au thé) comme particularité du thé de Sayama. Il est vrai qu'il y a beaucoup de thé au hi-ire fort, mais ce séchage y est fait avec les même machines que partout ailleurs, et on trouve partout des sencha au hi-ire fort. En réalité, ce ''sayama-bi-ire'' est une tout autre chose, c'est en effet une technique de séchage très efficace réalisée à la main sur le plan de travail de malaxage manuel (temomi-cha), qui fut à l'origine du succès du thé de Sayama fin 19ème et début 20ème quand le sencha était exporté, et passé beaucoup de temps à bord de navires. Un très bon séchage était donc important pour la conservation. Et cette technique ne donne pas du tout ce parfum particulier de torréfaction au thé.
- Au nord de Tôkyô, à Saitama, le thé produit, essentiellement du fukamushi sencha, est appelé thé de Sayama (狭山茶). On parle souvent de ''sayama-bi-ire'' (hi-ire = séchage final de finition d'un thé) que l'on assimile à une torréfaction finale très forte (qui donne beaucoup de parfum au thé) comme particularité du thé de Sayama. Il est vrai qu'il y a beaucoup de thé au hi-ire fort, mais ce séchage y est fait avec les même machines que partout ailleurs, et on trouve partout des sencha au hi-ire fort. En réalité, ce ''sayama-bi-ire'' est une tout autre chose, c'est en effet une technique de séchage très efficace réalisée à la main sur le plan de travail de malaxage manuel (temomi-cha), qui fut à l'origine du succès du thé de Sayama fin 19ème et début 20ème quand le sencha était exporté, et passé beaucoup de temps à bord de navires. Un très bon séchage était donc important pour la conservation. Et cette technique ne donne pas du tout ce parfum particulier de torréfaction au thé.
-
Enfin, Shizuoka, avec plus de 90% de Yabukita pourrait faire figure
de mauvais élève, pourtant, dans le premier producteur de thé du
Japon, on trouve une très grande variété de cultivars, mais
celle-ci est surtout le fait de petites exploitations, alors que dans
les grandes zones productrices en plaines (Makinohara, Kakegawa, etc)
ont a essentiellement du Yabukita.
On
peut y voir de manière schématique de ''grandes exploitations''
(même si leur taille n'est nullement comparable aux exploitations
géantes de Kagoshima) en plaine, avec surtout du fukamushi, et des
zones de montagnes (Hon.yama, Kawane, Tenryû, etc), avec des petits
producteurs qui continuent à fabriquer de beaux sencha aux
feuilles entières, en forme d'aiguilles typiques du thé vert
japonais.
Par
ailleurs, même si Shizuoka reste essentiellement un producteur de
sencha, on y trouve du gyokuro, du guri-cha,
kama-iri, thé noir, divers techniques plus innovantes.
Shizuoka
est aussi le plus gros centre commerciale du thé, son marché
accueillant aussi des thés de tout le pays, et également l'un des
plus importants centres concernant la recherche et le développement.
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