C'est un futsumushi sencha en provenance de Tawaramine (Shizuoka, arrondissement de Aoi), œuvre, comme le Sayama Kaori présenté précédemment, de Mochizuki Shôji.
Les feuilles sèches ne font pas mentir la réputation de du cultivar : un étonnant parfum sucré, florale mais complètement dominé par un parfum de feuilles de cerisier du Japon, on pense tout de suite à la pâtisserie japonaise appelée sakura-mochi.
Trêve de bavardage, ce parfum n'est que trop alléchant.
Cette fois ci, voilà un sencha à infuser doucement, avec une bonne dose de feuilles, 5g voir même un peu plus, pour 70ml, 60°C, 1min30s.
Un peu florale, un peu végétale, et très pâtissière avec cette dominante de feuille de cerisier. Ce parfum est unique, propre à ce cultivar, cela peut être déstabilisant, passé l'étonnement, c'est simplement divin.
La dominante très jaune de la liqueur n'a rien d'étonnant pour ce type de cultivar, mais elle est d'une grande pureté.
En bouche, c'est l'impression de boire une senteur qui envahie ensuite la gorge et le nez. Ça coule tout seul. Mais si l'on se concentre un peu plus sur les saveurs de cette liqueur, on trouve quelque chose d'en effet très pâtissier, quelque chose qui rappelle la frangipane, mais en même temps ce thé est stimulant, pas astringent, pas à cette température, mais pas de douceâtreté mièvre. La douceur vient après, dans l'aftertaste, c'est cette touche sucrée des sencha qui vient accompagner dans la longueur la feuille cerisier.
En montant progressivement la température, les infusions s'enchainent dans une grande stabilité, l'astringence augmente petit à petit, mais les grandes lignes aromatiques restent les mêmes, comme ci ce thé ne cherchait qu'à nous en mettre plein le nez de ses senteurs extravagantes.
J'ai eu néanmoins l'impression de voir les notes "vertes" du parfum se faire de plus plus discrètes au file des infusions pour laisser la part belles aux senteurs de feuilles de cerisier et, dans une moindre mesure, à celles de pâtisserie.
Aussi, pour les infusions plus chaudes, il faut noté que le parfum apparaît bien plus nettement après que la liqueur ait refroidie un peu .
Ce thé fait honneur au caractère de son cultivar, il fait honneur au producteur qui signe un superbe sencha de montagne malgré toute la difficulté à maîtriser ce cultivar, et enfin il fait aussi honneur à celui qui a la charge de sa finition, sachant conserver son parfum et faisant le choix parfait quant au non triage des tiges.