Tamaryokucha de Ureshino, cultivars Sayama-midori et Yabukita
Voici deux tamaryokucha de Ureshino par M. Ôta, producteur avec qui je travaille maintenant depuis de nombreuses années, et qui à la particularité rare dans cette région et avec ce type de thé de pratiqué des étuvages courts, sur des feuilles non-ombrées.
Le "mushisei tamaryokcha" 蒸し製玉緑茶, parfois appelé "guricha" ou "mushi-guri", est un type de thé inventé dans les années 20 et destiné alors à l'exportation (j'invite ceux qui sont surpris par cela à fouiller dans mon blog au sujet de l'histoire du thé japonais). Alors que les exportations de sencha étaient en grande perte de vitesse vers l'occident, il s'agit alors de s'ouvrir de nouveaux marchés vers les pays musulmans proches de l'Union Soviétique, consommateurs de thé vert chinois, de type kama-iri donc. L'industrie du thé au Japon s'étant développée autour du thé étuvé, il fallait créer un thé étuvé qui ressemble à du kama-iri cha. L'idée est donc de supprimer la phase finale de roulage/séchage du sencha qui roule les feuilles en forme d'aiguille (seijû 精揉) et de la remplacée par d'autres phases de séchage direct en tambour.
Par conséquent on a alors un thé aux arômes plus chauds, aux impressions de torréfactions plus fortes.
De nos jours, ce type de thé reste peu répandu, essentiellement produit à Ureshino (dép. de Saga), Sonogi (dép. de Nagasaki) et un peu à Numazu (Shizuoka, où il est présenté comme un produit de Izu servi dans nombre de ryokan localement).
Aussi, la plupart sont de type "fukamushi" (très brisés, il est difficile de reconnaître leur forme caractéristique) très souvent ombrés, les faisant ressembler à des fuka ombrés comme on en trouve beaucoup à Yame par exemple.
Ainsi, pour revenir à mes deux thés du jour, les tamaryokucha de ce producteur peuvent sembler assez particuliers même s'il ressemblent probablement plus aux guricha des origines (que cela soit une bonne chose ou non n'est pas le propos). Il ombre certains de ces thés, mais dans ma démarche, j'ai décidé de ne présenter cette année que des non-ombrés (pour des tamaryokucha plus dans l'ère du temps, je m'appuie désormais sur ceux de Sonogi, par un autre producteur très connu).
Il n'est nul besoin d'expliquer Yabukita. En revanche Sayama-midori est moins connu. Il s'agit bien de Sayama-"Midori", pas le plus répandu Sayama-"kaori".
Sayama-midori est l'un des 15 premiers cultivars à avoir été enregistré en 1953. Numéro 5 sur cette liste historique, il est issu d'une sélection à Saitama parmi des graines de théiers "zaira" de Uji. Il a alors connu semble-t-il un certain succès avant que l'on passe dans les années 60-70 au tout-Yabukita. Aujourd'hui il est extrêmement rare.
La petite plantation de Sayama-midori de notre producteur de Ureshino se trouve au sommet d'une petite montagne à 450m d'altitude, juste à côté de sa plantation d'un autre cultivar rare et ancien Oku-musashi, qui est justement un croisement de Sayama-midori et de Yamato-midori (autre cultivar de la liste de 1953, issu d'une graine de Nara).
Ce tamaryokucha Sayama-midori confère une impression ronde et sucrée, moelleux et chaleureux. Il est très doux en bouche, sans aucune astringence, plutôt léger aussi. Les arômes évoquent les fruits rouges sucrés, la framboise, mais aussi le pain grillé et même une petite note beurrée. Ce thé a quelque de chose de réconfortant et d’étrangement raffiné. Une infusion très chaude fera ressortir fortement un parfum chaleureux de torréfaction.
A côté de cela, le Yabukita paraît bien plus incisif. Plus vert, on y trouve des arômes d'herbes aromatiques, de menthe, un peu de noisette grillée aussi.En bouche, on note un peu d'astringente malgré une impression générale là aussi sucrée. En after, on trouve des notes plus végétales de légumes cuits, mais qui restent légers, très différents de ce que peut proposer un sencha.
Au fil des infusions, ce guricha se fait plus calme, très fluide, l'astringence semble même s'effacer.
En première impression, le Sayama-midori est bien plus charmant que le Yabukita, pourtant au bout de trois infusions, ce dernier se montre plus fluide et raffiné.
L'un est l'autre ont une solide longueur en bouche, qui, sans lourdeur, laisse une sensation léger et agréable.
Cet article arrive alors qu'il ne reste plus beaucoup de stock du Sayama-midori dont je n'ai pu avoir que quelques petits kilos.
Le "mushisei tamaryokcha" 蒸し製玉緑茶, parfois appelé "guricha" ou "mushi-guri", est un type de thé inventé dans les années 20 et destiné alors à l'exportation (j'invite ceux qui sont surpris par cela à fouiller dans mon blog au sujet de l'histoire du thé japonais). Alors que les exportations de sencha étaient en grande perte de vitesse vers l'occident, il s'agit alors de s'ouvrir de nouveaux marchés vers les pays musulmans proches de l'Union Soviétique, consommateurs de thé vert chinois, de type kama-iri donc. L'industrie du thé au Japon s'étant développée autour du thé étuvé, il fallait créer un thé étuvé qui ressemble à du kama-iri cha. L'idée est donc de supprimer la phase finale de roulage/séchage du sencha qui roule les feuilles en forme d'aiguille (seijû 精揉) et de la remplacée par d'autres phases de séchage direct en tambour.
Par conséquent on a alors un thé aux arômes plus chauds, aux impressions de torréfactions plus fortes.
De nos jours, ce type de thé reste peu répandu, essentiellement produit à Ureshino (dép. de Saga), Sonogi (dép. de Nagasaki) et un peu à Numazu (Shizuoka, où il est présenté comme un produit de Izu servi dans nombre de ryokan localement).
Aussi, la plupart sont de type "fukamushi" (très brisés, il est difficile de reconnaître leur forme caractéristique) très souvent ombrés, les faisant ressembler à des fuka ombrés comme on en trouve beaucoup à Yame par exemple.
Ainsi, pour revenir à mes deux thés du jour, les tamaryokucha de ce producteur peuvent sembler assez particuliers même s'il ressemblent probablement plus aux guricha des origines (que cela soit une bonne chose ou non n'est pas le propos). Il ombre certains de ces thés, mais dans ma démarche, j'ai décidé de ne présenter cette année que des non-ombrés (pour des tamaryokucha plus dans l'ère du temps, je m'appuie désormais sur ceux de Sonogi, par un autre producteur très connu).
Il n'est nul besoin d'expliquer Yabukita. En revanche Sayama-midori est moins connu. Il s'agit bien de Sayama-"Midori", pas le plus répandu Sayama-"kaori".
Sayama-midori est l'un des 15 premiers cultivars à avoir été enregistré en 1953. Numéro 5 sur cette liste historique, il est issu d'une sélection à Saitama parmi des graines de théiers "zaira" de Uji. Il a alors connu semble-t-il un certain succès avant que l'on passe dans les années 60-70 au tout-Yabukita. Aujourd'hui il est extrêmement rare.
Oku-musashi - Sayama-midori |
La petite plantation de Sayama-midori de notre producteur de Ureshino se trouve au sommet d'une petite montagne à 450m d'altitude, juste à côté de sa plantation d'un autre cultivar rare et ancien Oku-musashi, qui est justement un croisement de Sayama-midori et de Yamato-midori (autre cultivar de la liste de 1953, issu d'une graine de Nara).
Sayama-midori - Yabukita |
A côté de cela, le Yabukita paraît bien plus incisif. Plus vert, on y trouve des arômes d'herbes aromatiques, de menthe, un peu de noisette grillée aussi.En bouche, on note un peu d'astringente malgré une impression générale là aussi sucrée. En after, on trouve des notes plus végétales de légumes cuits, mais qui restent légers, très différents de ce que peut proposer un sencha.
Au fil des infusions, ce guricha se fait plus calme, très fluide, l'astringence semble même s'effacer.
En première impression, le Sayama-midori est bien plus charmant que le Yabukita, pourtant au bout de trois infusions, ce dernier se montre plus fluide et raffiné.
L'un est l'autre ont une solide longueur en bouche, qui, sans lourdeur, laisse une sensation léger et agréable.
Cet article arrive alors qu'il ne reste plus beaucoup de stock du Sayama-midori dont je n'ai pu avoir que quelques petits kilos.
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