Sencha de Mariko, cultivar Kondô-wase, bis

L'automne fut particulièrement riche en évènements et en salons si bien qu'il me fut difficile d'alimenter mon blog comme je l'aurais dû. Il était difficile de passer à côté des très rares matcha faits à partir des cépages Hôshun et Kyôken-283, mais il y avait pourtant bien des sencha de Sashima (sans bien sûr parler des incroyables thés noirs Izumi) ou bien le Fukumidori de Sayama, etc qui auraient mérité un article, mais allons de l'avant pour évoquer aujourd'hui un nom qui n'est pas inconnu : le sencha Kondô-wase de Mariko à Shizuoka.

Kondô-wase est un cépage non-enregstré, très rare (seuls deux producteurs l'utilisent), de type "inzatsu". Il s'agit, comme Sôfû, d'un croisement entre Yabukita et Inzatsu 131 (lui-même croisement entre un théier japonais, et une variété indienne, Manipuli 15).
C'est aussi un cultivar très hâtif, qui depuis quelques années est le tout premier sencha de l'année à Shizuoka. Ainsi, on le retrouve en avril dans ma sélection. Or, celui-ci, bien que provenant du même producteur, même plantation, ne provient cependant pas du même lot. Il s'agit d'une récolte ayant lieu les jours suivants (alors qu'au printemps, celui que je propose ne vient que du tout premier jour de récolte).


Avec ce caractère très hâtif exceptionnel, il sera dommage de ne pas proposer ce sencha Kondô-wase en tant que shincha, pourtant, en tant que cépage "inzatsu", si particulier sur la plan olfactif, il est évident que quelques mois de maturation apporteront des arômes bien plus riches.
C'est ainsi que me voilà cette année avec un Kondô-wase plus "mature".
Je dois dire que ce thé n'a pas trahi mes attentes.
Tout d'abord, c'est un thé à préparer bien chaud, au moins 80°C pour la première infusion.
Si au nez les doux arômes de cépage type "inzatsu" apparaissent déjà, sur le palais et en rétro-olfaction c'est un déluge d'arômes typiques et si uniques.
Ces arômes sucrés sont riches et complexes, mais c'est le raisin blanc qui domine.
En arrière-plan il y a une note végétale, plutôt légume cuit qu'herbe fraiche, où je verrais une impression de petit-pois.
L'aspect raisin blanc faibli un peu au file des infusions (on en fera quatre, toutes vraiment pleines et délicieuses) pour gagner en floral, évoquant ainsi un peu le jasmin. On trouve aussi des notes discrètes de vanille.
A la différence d'un Inzatsu 131, ici rien de piquant, on est toujours dans la douceur.

Ce qui est notabe, surprenant même, c'est la relative force de l'umami, et alors qu'on considère souvent les cépages de type "inzatsu" comme plutôt astringents, non seulement l'umami reste présent au file des infusions même très chaudes, et l'on ne perçoit pour ainsi dire pas d'astringence.
 Ce sencha est clairement le clou de mes nouveautés de novembre. C'est un très grand thé, très profond, doux et pur, puissant, avec un caractère bien marqué et reconnaissable. 

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