Thés noirs de Sashima, Izumi
Comme promis, je continue avec les thés de Sashima de M. Yoshida.
Il ne s'agit aujourd'hui de sencha mais de deux thés noirs, récoltes de printemps et d'été, issus du phénoménal cultivar Izumi.
Izumi n'a rien d'une nouveauté, ce cépage ayant été enregistré en 1960. C'est l'un des seuls cultivar enregistré développé à Fukuoka. Il s'agit d'un cultivar issu d'une graine du fameux Benihomare, cette variété ramenée de Assam à la fin du 19ème, et mère des cultivars japonais à thé noir. Pourtant, c'est en tant que cultivar à thé vert, à kama-iri cha pour être plus précis, que Izumi fut enregistré. Après guerre, le Japon cherche a reconstruire son marché d'exportation du thé (le thé de qualité ne se vend pas encore sur le marché intérieur) et vise les pays musulmans traditionnellement consommateurs de thé vert, mais chinois, c'est à dire kama-iri. Ainsi, on cherche à développer des cépages à kama-iri cha pour faire du thé destiné à l'exportation. Cependant, les années 60 marquent l'abandon des efforts pour exporter et Izumi ne se répandra pas du tout, ne quittant pas les centres de recherche.
M. Yoshida, bien loin de Fukuoka, à Sashima, en recherche de quelque chose d'unique, se vit recommandé ce cépage chimérique par un centre de recherche il y une quinzaine d'années. D'abord en sencha, il compris ensuite le potentiel de Izumi en thé noir. Depuis quelques années, ses thés noirs Izumi remportent un succès très important auprès des amateurs et nombreux sont les producteurs à adopter Izumi depuis quelques années, pour du thé noir ou du wulong.
Avec ces deux thés noirs de Sashima, on a un first flush peu oxydé, et un second plus typique et oxydé.
La version de printemps de ce thé noir Izumi est celle qui rend le plus les arômes caractéristiques de Izumi.
Les feuilles non infusées sont sucrées avec des arômes d'agrume, citron et pamplemousse, des arômes de fruits jaunes juteux aussi.
L'infusion nous laisse dans le domaine du fruité, mais ce sont les fruits jaunes estivaux qui dominent, abricot et pêche surtout. Les agrumes ne sont néanmoins absents.
Mais l'infusion donne aussi une impression très lactée, faisant presque croire à du thé au lait.
L'attaque en bouche est très douce et l'absence de fortes notes tanniques rappelle que ce cépage fut enregistré comme cultivar à thé vert, malgré l'excellence de ce thé noir.
Le retour des arômes lactés et fruité en gorge et dans la longueur procure un véritable bonheur olfactif, qui n'a rien à envier à certains Darjeeling.
C'est bluffant et il n"y a rien à redire, sinon que ce thé, merveille aromatique, ne comblera en revanche pas les inconditionnels des thés noirs très fort et tanniques.
Les feuilles de la récolte d'été de cet Izumi ont un parfum de thé noir plus classique, mais néanmoins très fin et subtil, et on y retrouve de manière plus légère les notes citronnées.
La couleur de la liqueur montre en effet une oxydation plus importante, donnant alors des caractéristiques plus typiques thé noir d'été (en réalité il s'agit plus d'une question de technique que de saison réellement).
C'est maintenant d'abord les arômes lactés qui semblent dominer, avec ensuite encore une impression fruité, de pêche bien mure maintenant. En fait c'est assez naturellement qu l'on retrouve des arômes proches du first flush mais en plus "murs", faisant alors disparaître les agrumes, pour du plus épicé.
L'ensemble reste très doux et aromatique en bouche (encore un after super gourmand !), avec une astringence vraiment très légère, mais suffisante pour faire de ce thé un thé noir plus typique.
Conclusion très simple : voici deux merveilles à essayer absolument pour quiconque ayant un minimum d'intérêt pour le thé noir, pas seulement japonais, mais d'une manière générale. Ils montrent que sur ce genre de petites productions, le Japon a atteint un très haut niveau pour le thé noir également.
En janvier, je reviendrai sur Izumi et Sashima avec une excellente surprise !
Il ne s'agit aujourd'hui de sencha mais de deux thés noirs, récoltes de printemps et d'été, issus du phénoménal cultivar Izumi.
Izumi n'a rien d'une nouveauté, ce cépage ayant été enregistré en 1960. C'est l'un des seuls cultivar enregistré développé à Fukuoka. Il s'agit d'un cultivar issu d'une graine du fameux Benihomare, cette variété ramenée de Assam à la fin du 19ème, et mère des cultivars japonais à thé noir. Pourtant, c'est en tant que cultivar à thé vert, à kama-iri cha pour être plus précis, que Izumi fut enregistré. Après guerre, le Japon cherche a reconstruire son marché d'exportation du thé (le thé de qualité ne se vend pas encore sur le marché intérieur) et vise les pays musulmans traditionnellement consommateurs de thé vert, mais chinois, c'est à dire kama-iri. Ainsi, on cherche à développer des cépages à kama-iri cha pour faire du thé destiné à l'exportation. Cependant, les années 60 marquent l'abandon des efforts pour exporter et Izumi ne se répandra pas du tout, ne quittant pas les centres de recherche.
M. Yoshida, bien loin de Fukuoka, à Sashima, en recherche de quelque chose d'unique, se vit recommandé ce cépage chimérique par un centre de recherche il y une quinzaine d'années. D'abord en sencha, il compris ensuite le potentiel de Izumi en thé noir. Depuis quelques années, ses thés noirs Izumi remportent un succès très important auprès des amateurs et nombreux sont les producteurs à adopter Izumi depuis quelques années, pour du thé noir ou du wulong.
Avec ces deux thés noirs de Sashima, on a un first flush peu oxydé, et un second plus typique et oxydé.
La version de printemps de ce thé noir Izumi est celle qui rend le plus les arômes caractéristiques de Izumi.
Les feuilles non infusées sont sucrées avec des arômes d'agrume, citron et pamplemousse, des arômes de fruits jaunes juteux aussi.
L'infusion nous laisse dans le domaine du fruité, mais ce sont les fruits jaunes estivaux qui dominent, abricot et pêche surtout. Les agrumes ne sont néanmoins absents.
Mais l'infusion donne aussi une impression très lactée, faisant presque croire à du thé au lait.
L'attaque en bouche est très douce et l'absence de fortes notes tanniques rappelle que ce cépage fut enregistré comme cultivar à thé vert, malgré l'excellence de ce thé noir.
Le retour des arômes lactés et fruité en gorge et dans la longueur procure un véritable bonheur olfactif, qui n'a rien à envier à certains Darjeeling.
C'est bluffant et il n"y a rien à redire, sinon que ce thé, merveille aromatique, ne comblera en revanche pas les inconditionnels des thés noirs très fort et tanniques.
Les feuilles de la récolte d'été de cet Izumi ont un parfum de thé noir plus classique, mais néanmoins très fin et subtil, et on y retrouve de manière plus légère les notes citronnées.
La couleur de la liqueur montre en effet une oxydation plus importante, donnant alors des caractéristiques plus typiques thé noir d'été (en réalité il s'agit plus d'une question de technique que de saison réellement).
C'est maintenant d'abord les arômes lactés qui semblent dominer, avec ensuite encore une impression fruité, de pêche bien mure maintenant. En fait c'est assez naturellement qu l'on retrouve des arômes proches du first flush mais en plus "murs", faisant alors disparaître les agrumes, pour du plus épicé.
L'ensemble reste très doux et aromatique en bouche (encore un after super gourmand !), avec une astringence vraiment très légère, mais suffisante pour faire de ce thé un thé noir plus typique.
Conclusion très simple : voici deux merveilles à essayer absolument pour quiconque ayant un minimum d'intérêt pour le thé noir, pas seulement japonais, mais d'une manière générale. Ils montrent que sur ce genre de petites productions, le Japon a atteint un très haut niveau pour le thé noir également.
En janvier, je reviendrai sur Izumi et Sashima avec une excellente surprise !
Commentaires
Enregistrer un commentaire