Trois gyokuro vintage de Kyô-Tanabe
Alors que la saison 2018 débute, voici la parfaite occasion de rappeler que gyokuro et matcha ne sont pas mis en vente en tant que shincha, en particulier à Uji. Les thés de l'année en cours commencent ainsi à être vendus ou utilisés à l'automne, ces thés très particuliers ayant un besoin important de maturation pour voir leurs arômes prendre de la force et faire disparaître le végétal particulier des thés ombrés.
La saison 2017 fut un peu décevante pour les gyokuro et kabuse-cha en général, avec des thés bons mais manquant souvent de leur punch caractéristiques. On croise les doigts pour avoir mieux en 2018, ce qui devrait être le cas (rendez-vous en septembre pour les gyokuro donc), et en attendant le vous propose trois gyokuro vintage de Kyô-tanabe. Si cela n'est pas dans les habitudes pour le sencha (pourtant les bons sencha se conservent très bien), il est en revanche pas si inhabituel que cela de voir des gyokuro "millésimés" en quelques sortes. A propos de ces thés verts "âgés", il convient de bien comprendre que si leur arômes évoluent, il ne faut pas attendre non plus de changement radicaux.
Je vous propose ainsi deux gyokuro cultivars gokô par M. Yoneta (dont j'ai déjà proposé les gyokuro gokô en 2017, 2016 et 2015) issus des récoltes 2009 et 2012. Et plus rare, un gyokuro cultivar Kyô-midori par M. Dejima de 2004. Kyô-midori est l'un des tout premiers cultivar à thé ombré à avoir été enregistré dans les années 50. Il fut isolé bien sûr à partir d'un théier zairai (indigène) de Uji.
Avec ces arômes fruités et sucrés typiques, gokô est l'un des plus utilisés des cultivars à gyokuro à Uji. Ainsi, avec ces deux vintages de M. Yoneta, on est en territoire connu et ces deux thés ne pourront que ravir les amateurs de gyokuro haut de gamme de Uji. De plus, ils sont clairement différents.
Le 2009 est marqué par un umami vraiment puissant et un parfum de confiserie. Son profil aromatique est plutôt simple mais très caractéristique, robuste avec un très gros impact en bouche. Le moelleux, la douceur umami presque liquoreuse efface toute trace verte sur la première infusion, mais dès la deuxième, la bouche vient se teinter d'une sensation verte, mais pas végétale cependant, typique des thés fortement ombrés.
A côté, le 2012 est plus aérien, son umami moins fort, plus velouté. Moins robuste, il possède en revanche une plus grande diversité aromatique, avec des notes de cacao, de vieux cuir, un peu boisé même. Le côté fruité de gokô est bien sûr là aussi très présent. On y trouve aussi en arrière goût une touche un végétale.
On probablement à la base avec ce vintage 2012 un gyokuro moins puissant que le 2009, sur lequel un hi-ire (torréfaction/séchage final) un peu plus fort a été effectué.
La comparaison entre ces deux crus est vraiment très intéressante, avec deux thés provenant de la même plantation, même cépage, mais dont les différences sont très claires. Différences que le temps n'a pas atténué, peut être même mis en avant plus encore.
En revanche le Kyô-midori de 2004 est beaucoup plus particulier et inhabituel. Hormis le vintage très ancien, 2004, on peut noté que Kyô-midori est un cultivar que l'on voit très rarement. C'est même la première fois pour moi, aussi il est difficile pour moi de dire quels sont les caractéristiques gustatives de ce cépage à la base.
Les occidentaux évoquent souvent un goût iodé au sujet des thés verts japonais. Je ne partage pas cette impression, qui provient probablement du manque de familiarité avec l'umami. Mais avec ce gyokuro 2004, je perçois quelque chose de vraiment salé et iodé, au bien au nez qu'en bouche. Sur le palais, cela créé un contraste impressionnant avec l'umami et la saveur sucrée de confiserie de ce gyokuro. Cet umami est puissant, pour un thé là aussi très robuste. Ce contraste presque "sucré-salé" fait le corps de ce thé, et n'y trouve rien de végétal, on se trouve plutôt dans un domaine marin, soupe/bouillon, sans rien de "cru" non plus.
Celui-ci ne rentrera pas dans le cadre d'une comparaison avec les deux autres mais, un c'est un gyokuro étonnant, très particulier, déstabilisant, qui mérite le détour au moins pour l'expérience inédite qu'il offrira.
La saison 2017 fut un peu décevante pour les gyokuro et kabuse-cha en général, avec des thés bons mais manquant souvent de leur punch caractéristiques. On croise les doigts pour avoir mieux en 2018, ce qui devrait être le cas (rendez-vous en septembre pour les gyokuro donc), et en attendant le vous propose trois gyokuro vintage de Kyô-tanabe. Si cela n'est pas dans les habitudes pour le sencha (pourtant les bons sencha se conservent très bien), il est en revanche pas si inhabituel que cela de voir des gyokuro "millésimés" en quelques sortes. A propos de ces thés verts "âgés", il convient de bien comprendre que si leur arômes évoluent, il ne faut pas attendre non plus de changement radicaux.
2004, 2009, 2012 |
Avec ces arômes fruités et sucrés typiques, gokô est l'un des plus utilisés des cultivars à gyokuro à Uji. Ainsi, avec ces deux vintages de M. Yoneta, on est en territoire connu et ces deux thés ne pourront que ravir les amateurs de gyokuro haut de gamme de Uji. De plus, ils sont clairement différents.
Le 2009 est marqué par un umami vraiment puissant et un parfum de confiserie. Son profil aromatique est plutôt simple mais très caractéristique, robuste avec un très gros impact en bouche. Le moelleux, la douceur umami presque liquoreuse efface toute trace verte sur la première infusion, mais dès la deuxième, la bouche vient se teinter d'une sensation verte, mais pas végétale cependant, typique des thés fortement ombrés.
A côté, le 2012 est plus aérien, son umami moins fort, plus velouté. Moins robuste, il possède en revanche une plus grande diversité aromatique, avec des notes de cacao, de vieux cuir, un peu boisé même. Le côté fruité de gokô est bien sûr là aussi très présent. On y trouve aussi en arrière goût une touche un végétale.
On probablement à la base avec ce vintage 2012 un gyokuro moins puissant que le 2009, sur lequel un hi-ire (torréfaction/séchage final) un peu plus fort a été effectué.
La comparaison entre ces deux crus est vraiment très intéressante, avec deux thés provenant de la même plantation, même cépage, mais dont les différences sont très claires. Différences que le temps n'a pas atténué, peut être même mis en avant plus encore.
En revanche le Kyô-midori de 2004 est beaucoup plus particulier et inhabituel. Hormis le vintage très ancien, 2004, on peut noté que Kyô-midori est un cultivar que l'on voit très rarement. C'est même la première fois pour moi, aussi il est difficile pour moi de dire quels sont les caractéristiques gustatives de ce cépage à la base.
Les occidentaux évoquent souvent un goût iodé au sujet des thés verts japonais. Je ne partage pas cette impression, qui provient probablement du manque de familiarité avec l'umami. Mais avec ce gyokuro 2004, je perçois quelque chose de vraiment salé et iodé, au bien au nez qu'en bouche. Sur le palais, cela créé un contraste impressionnant avec l'umami et la saveur sucrée de confiserie de ce gyokuro. Cet umami est puissant, pour un thé là aussi très robuste. Ce contraste presque "sucré-salé" fait le corps de ce thé, et n'y trouve rien de végétal, on se trouve plutôt dans un domaine marin, soupe/bouillon, sans rien de "cru" non plus.
Celui-ci ne rentrera pas dans le cadre d'une comparaison avec les deux autres mais, un c'est un gyokuro étonnant, très particulier, déstabilisant, qui mérite le détour au moins pour l'expérience inédite qu'il offrira.
Est-ce qu'il y a une manière privilégiée pour conserver des gyokuro ?
RépondreSupprimerBonjour.
RépondreSupprimerNon, cela n'est en rien différent de la conservation d'un sencha par exemple.
Bonjour florent,
RépondreSupprimerSavez-vous comment a été conservé ce gyokuro pendant 14 ans ? Car les feuilles sont très belles, vertes et paraissent fraiches. J'ai déjà vu des senchas de moins d'un an, mal conservés dans des cuves, prendre un aspect et un goût foin donc je suis d'autant plus impressionné.
J’ai un Gyokuro Rimpo acheté à Kyoto en 2009 …
RépondreSupprimerJe n’ai jamais ouvert le sachet , scellé…
Est il bon à consommer et quel respect d’utilisation devrais je respecter ?…
Merci d’avance de la réponse que vous pourrez me communiquer
DR