Sencha du village de Yabe à Yame, cultivar Yabukita
La ville de Yame dans le département de Fukuoka (Kyûshû) est célèbre pour sa production de thé. La production s’étale sur une grande parti du territoire de la ville, dont des zones montagneuses dont les plus connues sont le village de Hoshino, la commune de Jôyô et, peut être le plus reculé, le village de Yabe.
C'est de ce village que provient le sencha que je présente aujourd'hui.
C'est une zone ou il neige beaucoup chaque année, comme ce fut le cas début février quand je m'y suis rendu. Alors que sur le chemin, dans la commune de Kuroki le temps était simplement gris, je pouvais voir les montagnes devant moi, dans une brume blanche, et en effet, en grimpant un peu pour entrer dans Yabe, je commençais à voir la neige tomber. Ceci dit, selon mon hôte, le producteur M. Harashima, cette année il n'y en a plutôt moins que d'habitude !
Pour la petite histoire, se trouve à Yabe le sanctuaire Yametsuhime Jinja 八女津媛神社. Il aura était édifié en 719. Le Nihon-Shoki relate que l'empereur en visite à Kyûshû aurait dans le pays de Yame vu de magnifiques montagnes et y aurait trouvé un parfum mystique particulier. Ce à quoi le maître de la région lui aurait répondu qu'une divinité féminine du nom de Yametsuhime habitait depuis toujours ces montagnes. C'est cette divinité qui donne son nom à Yame.
A l’abri d'une falaise, ce petit sanctuaire baigne dans une ambiance très particulière, une sensation renforcée par le climat du jour. C'est un lieu splendide.
Mais revenons au thé. Les plantations de M. Harashima se trouvent entre 500 et 600 d'altitude. Il travaille en agriculture bio, et n'utilise que des engrais d'origines végétales, préférant la légèreté que donnent ceux-ci aux thés face à la robustesse et l'épaisseur que peuvent parfois donner les engrais d'origines animales. Aussi, même si dans l'ensemble il fait du fukamushi comme c'est le standard à Yame, son étuvage reste raisonnable, donnant des thés de Yame très délicats. Là encore dans les habitudes de Yame, il ombre ses plantations, mais pour une période courte de 4-5 jours.
Néanmoins, le sencha que je présente aujourd'hui, ombré 4 jours, est très peu étuver, avec un malaxage type concours, et aucune torréfaction. On est très loin de l'image habituelle des thés de Yame. C'est une récolte manuelle, sur des théiers Yabukita.
Une infusion classique, 70-80ml pour 4g de feuilles (même un peu moins), un peu tiédie, 70°C me semble correcte, mais il sera aussi possible avec de l'un un peu plus tiède encore de pousser avec plus de feuille et moins d'eau.
On obtient alors un parfum donnant une délicieuse impression de fraîcheur mi végétale mi sucrée, très pure, typique, avec des arômes floraux évoquant presque la rose.
En bouche, si l'infusion est en effet pure, rafraichissante et vélouté, elle propose aussi un belle umami, subtile et élégant, mais bien présent, avec suffisamment de volume. La sensation est végétale mais pas herbeuse, ni même trop verte. On y trouve cette sensation de fruits à coque, de céréales propre au cultivar Yabukita, donnant une touche finale sucrée. On a ensuite un after sucré long mais discret.
La deuxième infusion met plus en avant le pôle floral de ce sencha. L'infusion est alors beaucoup, plus légère en bouche, plus rafraîchissante et fluide encore, malgré l’apparition d'une infime note astringente. La troisième infusion continue, naturellement, dans la même direction.
Ce sencha n'a bien sûr rien de représentatif des thés de Yame, mais c'est un très beau sencha haut de gamme, simple et typique, extrêmement pur et raffiné, qui ne se borne pas à nous faire goûter de l'umami, mais laisse une part belle aux parfums.
La saison prochaine, je présenterais un/des sencha plus typiques de ce producteur.
C'est de ce village que provient le sencha que je présente aujourd'hui.
C'est une zone ou il neige beaucoup chaque année, comme ce fut le cas début février quand je m'y suis rendu. Alors que sur le chemin, dans la commune de Kuroki le temps était simplement gris, je pouvais voir les montagnes devant moi, dans une brume blanche, et en effet, en grimpant un peu pour entrer dans Yabe, je commençais à voir la neige tomber. Ceci dit, selon mon hôte, le producteur M. Harashima, cette année il n'y en a plutôt moins que d'habitude !
Pour la petite histoire, se trouve à Yabe le sanctuaire Yametsuhime Jinja 八女津媛神社. Il aura était édifié en 719. Le Nihon-Shoki relate que l'empereur en visite à Kyûshû aurait dans le pays de Yame vu de magnifiques montagnes et y aurait trouvé un parfum mystique particulier. Ce à quoi le maître de la région lui aurait répondu qu'une divinité féminine du nom de Yametsuhime habitait depuis toujours ces montagnes. C'est cette divinité qui donne son nom à Yame.
A l’abri d'une falaise, ce petit sanctuaire baigne dans une ambiance très particulière, une sensation renforcée par le climat du jour. C'est un lieu splendide.
Mais revenons au thé. Les plantations de M. Harashima se trouvent entre 500 et 600 d'altitude. Il travaille en agriculture bio, et n'utilise que des engrais d'origines végétales, préférant la légèreté que donnent ceux-ci aux thés face à la robustesse et l'épaisseur que peuvent parfois donner les engrais d'origines animales. Aussi, même si dans l'ensemble il fait du fukamushi comme c'est le standard à Yame, son étuvage reste raisonnable, donnant des thés de Yame très délicats. Là encore dans les habitudes de Yame, il ombre ses plantations, mais pour une période courte de 4-5 jours.
Néanmoins, le sencha que je présente aujourd'hui, ombré 4 jours, est très peu étuver, avec un malaxage type concours, et aucune torréfaction. On est très loin de l'image habituelle des thés de Yame. C'est une récolte manuelle, sur des théiers Yabukita.
la plantation de Yabukita d'où vient ce sencha |
Une infusion classique, 70-80ml pour 4g de feuilles (même un peu moins), un peu tiédie, 70°C me semble correcte, mais il sera aussi possible avec de l'un un peu plus tiède encore de pousser avec plus de feuille et moins d'eau.
On obtient alors un parfum donnant une délicieuse impression de fraîcheur mi végétale mi sucrée, très pure, typique, avec des arômes floraux évoquant presque la rose.
En bouche, si l'infusion est en effet pure, rafraichissante et vélouté, elle propose aussi un belle umami, subtile et élégant, mais bien présent, avec suffisamment de volume. La sensation est végétale mais pas herbeuse, ni même trop verte. On y trouve cette sensation de fruits à coque, de céréales propre au cultivar Yabukita, donnant une touche finale sucrée. On a ensuite un after sucré long mais discret.
La deuxième infusion met plus en avant le pôle floral de ce sencha. L'infusion est alors beaucoup, plus légère en bouche, plus rafraîchissante et fluide encore, malgré l’apparition d'une infime note astringente. La troisième infusion continue, naturellement, dans la même direction.
Ce sencha n'a bien sûr rien de représentatif des thés de Yame, mais c'est un très beau sencha haut de gamme, simple et typique, extrêmement pur et raffiné, qui ne se borne pas à nous faire goûter de l'umami, mais laisse une part belle aux parfums.
La saison prochaine, je présenterais un/des sencha plus typiques de ce producteur.
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