Thé noir de Sashima et le cultivar Izumi
Alors que les matcha 2017 de Uji-Shirakawa sont, y compris maintenant le Yabukita, disponibles, j'ai aussi ajouté une nouvelle sélection de thés noirs japonais. Parmi eux, un thé de Sashima dans le département de Ibaraki, fait à partir du cultivar thé rare, Izumi.
Les thés de Sashima correspondent à une zone de production située au sud-ouest du département de Ibaraki, juste à la limite de Saitama et Chiba, qui recoupe les villes de Kôga, Bandô, Jôsô, Sakai et Yachiyo. C'est avec Saitama (Sayama) et Kanagawa (Ashigara) l'une des trois régions productrice de thé du Kantô.
La production de thé dans cette région semble avoir commencée au 17ème, répondant d'abords au besoin des guerriers et des moines de la régions et de la proche capitale Edo, puis s'est répandu petit à petit auprès des populations locales.
Néanmoins, comme dans le reste du Japon, c'est à partir du milieu du 19ème que la production (du sencha) s'industrialise pour répondre aux besoins d'exportation du thé. Les régions de production de thé du Kantô ont profité de la proximité avec le port de Yokohama pour se développer. C'est en 1859 que du thé de Sashima est exporté pour la première fois.
Moins connus que ceux de Sayama, les thés de Sashima, dont la quantité de production est moins importante encore, sont aussi essentiellement tournés vers les fukamushi, mais le niveau général de qualité n'a pas à rougir au niveau national.
Aussi, l'âge moyen des producteurs est assez jeune, ceux-ci donc tournés vers l'avenir, développant l’exploitation des cultivars (on trouve naturellement beaucoup de cultivars de Sayama, du fait de la proximité géographique et d'un environnement similaire) et les nouvelles expérimentation sur le thé noir et les thé dits "semi-fermentés" (type Oolong).
Izumi est un cultivar rare et ancien dont le destin est lié à l'histoire du thé noir japonais (que je détaillerai un peu plus dans un prochain article) et de l'exportation du thé japonais. Izumi est en effet issu de la sélection à partir de graines du cultivar Benihomare (le tout premier cultivar japonais à thé noir, lui-même issu d'une graine en provenance de Assam). On ne connaît pas l'origine du pollen, ainsi on peut penser qu'il s'agit d'une variété japonaise. Izumi fut enregistré en 1953, issu du centre de recherche de Kyûshû. Le nouveau cépage fut alors tenu en haute estime pour ses qualités aromatiques, et on le destinait alors au kama-iri pour l'exportation vers l'Afrique du nord. Or, ces exportations vers le Maghreb n'ayant connu qu'un succès de très courte durée, Izumi n'eut pas le temps de se développer, et fut alors oublié dans les jardin des centres de recherche...
Jusqu'à ce qu'un producteur de Sashima, Yoshida Masahiro, en 1991, à partir de quelques boutures, commence à planter ce cultivar dans son exploitation de Koga. Il a fallu 10 ans pour pouvoir obtenir un nombre de théiers suffisant pour commencer à produire du thé (personne ne vendant des boutures de ce cultivar oublié à l'époque, le producteur à du d'abord prendre lui-même des boutures au centre de recherche national à partir d'un théier Izumi). Il fabriqua d'abord du sencha et du thé noir, et depuis cette année, consacre Izumi uniquement au thé noir.
C'est ce thé noir Izumi, printemps 2017, que je vous propose aujourd'hui.
Izumi, bien que descendant de Benihomare, n'est pas un "beni", et considéré comme cultivar à kama-iri cha (thé vert), il n'a pas le potentiel tannique d'un Benifûki par exemple. Pourtant, il possède des parfums très riches, et à la suite de M. Yoshida, nombre de producteurs commencent à exploiter ce cépage pour le thé noir et le thé semi-fermenté.
Ce thé noir Izumi de Sashima est en effet très tendre. On ne ressent en bouche aucune astringence et c'est au nez, en gorge, en retro-olfaction que ce très élégant thé noir s'exprime.
Le parfum est un peu floral, fruité, évoquant des fruits jaunes juteux et sucrés, mais aussi un peu crémeux, m'évoquant personnellement le thé au lait (!). La liqueur est particulièrement fluide, et les arômes vraiment envoûtant. Ce thé noir de Sashima charmera plus facilement les amateurs de Darjeeling de printemps ou de thé noirs chinois que les amateurs de Assam ou de Ceylan.
J'aime personnellement plutôt les thés noirs avec un peu d'astringence, pourtant, je suis complètement tombé amoureux de celui-ci, bien que léger et essentiellement aromatique.
Comme notamment ceux de Ashikita (Benifûki et Kôshun) qui sont fabriqué grosso modo de la même manière (mais oh combien différents) on pourra préparer ce thé noir en gaiwan avec des infusions chargées et relativement courtes, mais je pense qu'une préparation classique en théière mettra mieux en avant l'élégance de ses parfums.
Ce thé noir est d'abord excellent, mais il permet de mettre aussi en lumière une zone de production trop méconnue, ainsi que la renaissance d'un cultivar pour le moins intéressant. C'est aussi le résultat de dizaines d'années d'effort d'un producteur passionné. Vous entendrez le mois prochain de nouveau parler de lui pour un sencha cette fois.
Les thés de Sashima correspondent à une zone de production située au sud-ouest du département de Ibaraki, juste à la limite de Saitama et Chiba, qui recoupe les villes de Kôga, Bandô, Jôsô, Sakai et Yachiyo. C'est avec Saitama (Sayama) et Kanagawa (Ashigara) l'une des trois régions productrice de thé du Kantô.
La production de thé dans cette région semble avoir commencée au 17ème, répondant d'abords au besoin des guerriers et des moines de la régions et de la proche capitale Edo, puis s'est répandu petit à petit auprès des populations locales.
Néanmoins, comme dans le reste du Japon, c'est à partir du milieu du 19ème que la production (du sencha) s'industrialise pour répondre aux besoins d'exportation du thé. Les régions de production de thé du Kantô ont profité de la proximité avec le port de Yokohama pour se développer. C'est en 1859 que du thé de Sashima est exporté pour la première fois.
Moins connus que ceux de Sayama, les thés de Sashima, dont la quantité de production est moins importante encore, sont aussi essentiellement tournés vers les fukamushi, mais le niveau général de qualité n'a pas à rougir au niveau national.
Aussi, l'âge moyen des producteurs est assez jeune, ceux-ci donc tournés vers l'avenir, développant l’exploitation des cultivars (on trouve naturellement beaucoup de cultivars de Sayama, du fait de la proximité géographique et d'un environnement similaire) et les nouvelles expérimentation sur le thé noir et les thé dits "semi-fermentés" (type Oolong).
Izumi est un cultivar rare et ancien dont le destin est lié à l'histoire du thé noir japonais (que je détaillerai un peu plus dans un prochain article) et de l'exportation du thé japonais. Izumi est en effet issu de la sélection à partir de graines du cultivar Benihomare (le tout premier cultivar japonais à thé noir, lui-même issu d'une graine en provenance de Assam). On ne connaît pas l'origine du pollen, ainsi on peut penser qu'il s'agit d'une variété japonaise. Izumi fut enregistré en 1953, issu du centre de recherche de Kyûshû. Le nouveau cépage fut alors tenu en haute estime pour ses qualités aromatiques, et on le destinait alors au kama-iri pour l'exportation vers l'Afrique du nord. Or, ces exportations vers le Maghreb n'ayant connu qu'un succès de très courte durée, Izumi n'eut pas le temps de se développer, et fut alors oublié dans les jardin des centres de recherche...
Jusqu'à ce qu'un producteur de Sashima, Yoshida Masahiro, en 1991, à partir de quelques boutures, commence à planter ce cultivar dans son exploitation de Koga. Il a fallu 10 ans pour pouvoir obtenir un nombre de théiers suffisant pour commencer à produire du thé (personne ne vendant des boutures de ce cultivar oublié à l'époque, le producteur à du d'abord prendre lui-même des boutures au centre de recherche national à partir d'un théier Izumi). Il fabriqua d'abord du sencha et du thé noir, et depuis cette année, consacre Izumi uniquement au thé noir.
C'est ce thé noir Izumi, printemps 2017, que je vous propose aujourd'hui.
Ce thé noir Izumi de Sashima est en effet très tendre. On ne ressent en bouche aucune astringence et c'est au nez, en gorge, en retro-olfaction que ce très élégant thé noir s'exprime.
Le parfum est un peu floral, fruité, évoquant des fruits jaunes juteux et sucrés, mais aussi un peu crémeux, m'évoquant personnellement le thé au lait (!). La liqueur est particulièrement fluide, et les arômes vraiment envoûtant. Ce thé noir de Sashima charmera plus facilement les amateurs de Darjeeling de printemps ou de thé noirs chinois que les amateurs de Assam ou de Ceylan.
J'aime personnellement plutôt les thés noirs avec un peu d'astringence, pourtant, je suis complètement tombé amoureux de celui-ci, bien que léger et essentiellement aromatique.
Comme notamment ceux de Ashikita (Benifûki et Kôshun) qui sont fabriqué grosso modo de la même manière (mais oh combien différents) on pourra préparer ce thé noir en gaiwan avec des infusions chargées et relativement courtes, mais je pense qu'une préparation classique en théière mettra mieux en avant l'élégance de ses parfums.
Ce thé noir est d'abord excellent, mais il permet de mettre aussi en lumière une zone de production trop méconnue, ainsi que la renaissance d'un cultivar pour le moins intéressant. C'est aussi le résultat de dizaines d'années d'effort d'un producteur passionné. Vous entendrez le mois prochain de nouveau parler de lui pour un sencha cette fois.
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