Kyôto, Uji, le pays de Yamashiro
Quoiqu'en
soit la réalité, il reste vrai que l'appellation « Uji »
pour le thé continue à être vendeur. Thé de Uji ne signifie pas
thé produit dans la ville de Uji uniquement, mais dans la globalité
du département de Kyôto, dans l'ensemble dans l'aire située essentiellement au sud
de la ville de Kyôto, avec Uji au nord, et Minami Yamashiro au sud.
Néanmoins, un « thé de Uji » peut en réalité
également contenir une certaine proportion de thés produits dans
les départements voisins de Shiga (à l'est) et de Nara (au sud),
mais aussi de Mie (au nord-est).
Principale régions productrices de thé de Kyôto |
L'histoire
du thé dans cette région est longue, et on peut même dire qu'il
s'agit du centre à l'origine de la diffusion du thé et de sa
culture au Japon.
Au
9ème siècle, de retour de Chine, les moines Saichô, Kûkai, et
surtout Eichû ramenèrent du thé. Ce dernier, dans un monastère au
pied du Mt. Hiei, côté Shiga (on peut voir là les origines du thé
de Asamiya), servi du thé à l'Empereur Saga qui en reconnu les
valeurs médicinales et ordonna d'en faire planter en plusieurs lieux
de cette région du Kansai, mais il n'en reste aucune trace réelle
ni même de documents. La seule plantation précisément identifiable
dans des documents est celle dite du Daidairi, qui été située au
coin nord-est du Palais Impérial de Heian-kyô (ancien nom de
Kyôto). Le thé était utilisé pour des rites bouddhiques.
C'est
au retour de Chine du Moine Eisai en 1191 que l'histoire du thé de
Uji et donc du thé japonais débute réellement. Ce moine, fondateur
au Japon de l'école bouddhique Rinzai (zen) est aussi celui qui
rapporta de Chine des graines de thé et une méthode de
fabrication : celle du matcha.
Après
son retour à Kyôto, il aurait en 1207 offert des graines de théier
à Myôe, moine fondateur du monastère Kôzanji de Toganoo 栂ノ尾 au
nord-ouest de la ville de Kyôto, où il planta ces graines. C'est du moins ce qui commence à être rapporté plus tard, nous n'avons en réalité aucun document d'époque venant donner de la réalité historique à ce qui semble bien être en fait un mythe. C'est le
commencement du « thé de Toganoo », le plus réputé
alors. Aujourd'hui il ne reste rien de ces plantations de Toganô, et
la « plus vieille plantation de thé » que l'on trouve
dans l'enceinte du Kôzanji fut plantée à une période plus
récente). C'est aussi Myôe qui aurait recommandé la culture du thé
à Uji. Mais ce thé qui se développe à Uji, puis dans le reste du
Japon durant le moyen-âge n'ont pas le statut de celui de Toganoo.
Il
se développe parmi la classe dominante des guerriers une mode de
concours où l'on devait distinguer le « honcha » 本茶, thé
authentique, du « hicha » 非茶, thé inférieur. Le « honcha »
était celui provenant de Toganoo, le « hicha » désignant
tous les autres.
Néanmoins,
des documents attestent qu'à partir de la deuxième moitié du 14ème
siècle, le thé de Uji acquière une reconnaissance plus grande.
C'est par ailleurs dans un document de 1374 que le terme de
« Uji-cha » 宇治茶, thé de Uji, apparaît pour la première
fois.
C'est
enfin au début du 15ème siècle que le thé de Uji est élevé au
rang de « honcha » dépassant en notoriété celui de
Toganoo.
Avec
l’essor du thé à Uji, on vit apparaître au 16ème siècle les
« sept célèbres plantations », six jardins très
réputés qui étaient régis par cinq familles de chashi 茶師, maîtres
de thé, auxquels fut ajouté celui des Kanbayashi. Par ailleurs,
les thés de ces sept plantations célèbres étaient associés aux
« sept eaux célèbres ». La seule de ces plantations à
avoir traversé les époques jusqu'à aujourd'hui est celle appelée
Okunoyama. C'est parmi les théiers zairai de cette plantation
que furent sélectionnés dans le années 80 les cultivars Narino et
Okunoyama. Les théiers zairai ont depuis étaient remplacés
par des cultivars.
Le
droit de vente du tencha 碾茶, matériau brut qui, moulu, donnera le
matcha, était réservé à un certain nombre de familles de chashi.
Durant l'époque de Momoyama, après la mort de Oda Nobunaga, sous la
dominance de Toyotomo Hideyoshi, la famille Kanbayashi pris un essor
très important, avant de devenir au début du 17ème, avec le début
du gouvernement des Tokugawa à Edo (ancien nom de Tôkyô), le
leader incontesté de « l'industrie » du thé de Uji.
Le
gouvernement mis alors en place un système n'autorisant la culture
du tencha qu'à une 50aine de famille de Uji, et ailleurs il était
interdit de cultiver le thé sous ombrelle. Ce système fut maintenu
jusqu'à la restauration du pouvoir impérial à la fin du 19ème
siècle.
Alors
que le matcha était l'apanage des monastères et des seigneurs, qui
se le faisaient envoyer dans des jarres chatsubo 茶壺 depuis Uji
(sous forme de tencha évidemment), une tendance nouvelle apparaît
chez les lettrés du 17ème et du 18ème siècle. Il s'agit du thé
vert en feuille, bu infusé en théière. On attribut au moine
chinois Ingen 隠元, qui apporta au Japon le courant zen Ôbaku, la
diffusion de ce nouveau type de thé, de type d'abord kama-iri. Les
accessoires pour le thé qu'il rapporta se trouvent encore au monastère
du Manpukuji à Kyôto. Avec l'image de Baisao, ou Kôyûgai, qui fut
moine au Manpukuji, la mode pour ce type de thé se répandit parmi
les lettrés et peintres de Kyôto, avec des figures comme Ikeno
Taigo, Jakuchû, ou encore l'écrivain Ueda Akinari.
Kyôto
est encore au centre de la diffusion d'un nouveau mode de
consommation du thé, mais cette région, au 18ème siècle se trouve
être le lieu d'invention d'un nouveau type de thé. En 1738,
Nagatani Sôen, met au point dans l'actuelle commune de Uji-tawara
(au sud de la ville de Uji) une méthode de fabrication d'un thé
vert étuvé comme le tencha (matcha) mais malaxé et roulé puis consommé infusé en
théière comme le thé de style chinois. Il s'agit évidement des premières bases du
sencha tel qu'on l'entend aujourd'hui, mais la méthode actuelle correspond à une adaptation de la méthode de Sôen développée à Shizuoka au milieu du 19ème siècle. La maison de naissance de Sôen se trouve encore
(reconstruite) dans le secteur de Yûyadani à Uji-Tawara.
Il
ne fait aucun doute que cette position géographique est à l'origine
de la culture du sencha (non ombré en principe) de Uji-tawara, et
plus au sud encore Wazuka et Minami Yamashiro. Uji-tawara est
néanmoins devenu une importante zone de production de gyokuro, même
si, avec très peu de terrain plat, elle s'y prête moins que
Kyô-Tanabe par exemple. Il reste beaucoup de « sencha » à Wazuka et
Minami Yamashiro, mais une part importante est ombrée, et on trouve
beaucoup de kabuse-cha, ainsi que, depuis une 20aine d'année
beaucoup de tencha en récolte mécanique. En effet, depuis les année
90, le tencha en récolte mécanique, le tencha de 2nde récolte,
jusqu'alors absent du département de Kyôto, connaît un essor très
important, ainsi la production de tencha augmente considérablement,
permettant au début des années 2000 à Kyôto de reprendre la place
de 1er producteur de tencha (matcha) alors détenu par le département
de Aichi (essentiellement de la récolte mécanique).
Malheureusement, la production de matcha haut de gamme, issu de
tencha récolté à la main, stagne depuis les années 80.
Pour
en revenir à l'histoire du thé à Kyôto, on peut ajouté que c'est
à Uji, au début du 19ème siècle qu'aurait été inventé le
gyokuro, sorte de sencha cultivé ombré comme le tencha.
Néanmoins,
durant toute l'époque d'Edo, c'est le tencha/matcha, exclusivement
produit à Uji, qui reste l’apanage des hautes strates de la
société. Avec la chute des Tokugawa et la restauration impériale
de Meiji (1868), c'est tout un système qui s'écroule, et la fin de
la classe des guerriers, fut un coup dur pour la production de
tencha/matcha. C'est aussi la fin de l'exclusivité de production et
vente du tencha jusqu'alors attribuée à quelques familles de Uji.
Pourtant,
malgré l'occidentalisation qui commence alors il semble y avoir une
importante demande de thé. En 1871, on en a produit à Kyôto 408
tonnes, en 1979, 2003 tonnes. La raison en est l'exportation vers
l'occident, les États-Unis essentiellement.
En
1873, la surface cultivée était de 1595 chô, en 1883 de 2412 chô.
Cette augmentation rapide est dû à la hausse de la demande de
sencha pour l'exportation. Pour référence, en 2006, la surface
cultivée était de 1467 chô (=1533 ha), soit moins qu'à l'ère
Meiji !
Les
années 20 virent encore une fois naître à Uji une révolution :
la mécanisation de la fabrication du tencha, avec l'invention du
tencha-ro 碾茶炉. De nombreuses machines furent proposées, mais à la
différence des machines pour les thés malaxés dont il existe
encore aujourd'hui plusieurs types et fabricants, seul le modèle
Horii (Horii-shiki tencharo 堀井式碾茶炉), mis au point en 1924, fut finalement
adopté, unanimement reconnu. Pour le tencha qui n'est pas malaxé,
cette unique séchage est primordial, et ce Horii-shiki tencharo a
permis de décupler d'une manière exceptionnelle la qualité du
tencha. Et si le travail manuel peut encore rivaliser avec celui des
machines (surtout à l'époque, ou les différentes machines de
malaxage n'étaient pas encore toutes au point) pour les thés
malaxés, le travail manuel pour le tencha devint alors complètement
obsolète (attention, nous parlons de la fabrication du tencha brut, le travail de finition, coupe et trie, reste fait manuellement pour les tencha les plus haut de gamme). Aujourd'hui encore, tous les fours à matcha sont de type
Horii.
C'est
aussi à cette époque que la manière de vendre ce thé change. Le
tencha était vendu aux consommateurs en tant que tel, ceux-ci le
réduisaient en poudre eux-même. Mais, avec l'arrivée de
l’électricité à Uji on commence vendre du matcha, déjà moulu.
Si
le monde de la finance à ses « chocs », comme les chocs
pétroliers des années 70, le monde du matcha connu aussi un
événement qui changea cette industrie à Kyôto : « le choc Haagen Daz ».
Pendant
longtemps, les grossistes et détaillants se fournissaient en tencha
uniquement par achat direct chez des producteurs, toujours les mêmes en général. C'est
seulement en 1974, que le marché au thé de Kyôto ouvrit ses
portes. Cela reste aujourd'hui le seul des marchés au thé où est
mis en vente du tencha. A cette époque, tous les tencha de Kyôto sont
des produits haut de gammes de 1ère récolte et récoltés à la
main. Les tencha récoltés mécaniquement, de 1ère et 2ème récoltes,
destinés à la pâtisserie ou autre, étaient achetés aux producteurs
de Nishio à Aichi.
Mais
à partir du milieu des années 90, on commence à voir sur le marché
de Kyôto de plus en plus de tencha de récolte mécanique, 1ère, et
même 2ème récolte. On en produisait déjà un peu dans la région
du Ryôtan, mais chose nouvelle, on en voit en provenance de Tawara,
Wazuka et Minami-Yamashiro.
En
1996, avant les nouvelles récoltes, un intermédiaire a acheté à
de nombreux grossistes leur reste de tencha récolte mécanique. Puis
arriva l'ouverture de la nouvelle saison. Habituellement, à la
différences des thés malaxés dont les prix sont les plus élevés
au début, pour le tencha, c'est plutôt vers le milieu de la saison que les prix
commencent à monter. Mais cette année, dès le début le cours était
exceptionnellement élevé. Un grossiste plaça des prix très
importants sur tous les tencha, raflant presque tout. Ce grossiste
avait reçu une énorme commande de la part de Haagen Daz, pour la
fabrication de glaces au matcha. C'est depuis cet événement qu'on appelle choc Haagen daz qu'un nombre très important de
producteurs abandonne le sencha pour la production de tencha récolte
mécanique. Ce type de tencha bas de gamme se vendant plus cher sur
le marché que des sencha de bonne qualité qui nécessitent plus
d'effort à la fabrication. C'est ainsi que dans une région
autrefois aussi réputée pour le sencha de Dôsenbô à
Minami-Yamashiro, on ne trouve presque plus de producteurs de sencha.
En
1969, on produisait 373 t de tencha au Japon, en 2009, 1740 t. C'est
une augmentation très importante, mais si on regarde le détails on
remarque que la production de vrai tencha récolté manuellement n'a
presque pas bougée, l'augmentation est dû au tencha récolté
mécaniquement.
Un
phénomène inquiétant est qu'on estime qu'on produirait aujourd'hui
en moyenne 4000 t de matcha par an au Japon. Or, on ne produisait en 2009 que
1740 tonnes de tencha (dont près de 800 à Kyôto). Voilà qui est
étrange. Le matcha est sensé être fait à partir de tencha réduit
en poudre, on ne devrait donc pas avoir plus de 1740 tonnes de
matcha. De plus, dans ces 1740 tonnes, seulement 750 tonnes est du
matcha moulu avec des meules en pierre, et seulement 128 tonnes sont
issus de tencha de première récolte, récolté manuellement.
En
somme, on trouve une quantité très importante de thés en poudre
appelés « matcha » et qui n'en sont pourtant pas, n'étant
pas fabriqués à base de tencha. On peut compter, toujours avec ces chiffres de 2009, 300 t de thé en
poudre fait à partir de ce qu'on appelle « akiten » 秋碾,
c'est à dire du « tencha » fabriqué à base de thé
récolté à l'automne. Si le processus de fabrication est bien celui
du tencha, le thé utilisé n'est pas ombré. Impossible de parler de
matcha alors. Après on trouve 1400 t ce que l'on appelle « moga ».
Il s'agit de thés de récoltes tardives, été ou automne, étuvés
puis légèrement malaxés (donc méthode différente de celle du tencha) et séchés avant d'être réduit en poudre
à l'aide non pas de meules en pierre, mais de broyeuses à billes.
Là encore nous sommes très loin du matcha. On en produit
essentiellement à Shizuoka et Mie. Enfin, on trouve 1000 t d'autres
thés en poudre divers.
Les
facteurs qui font le tencha/matcha sont la méthode d'ombrage (honzu,
sous ombrelle synthétique en deux ou un niveau, ombrage par
couverture direct), la méthode de récolte (1ère et unique récolte
manuelle, 1ère récolte mécanique, 2ème récolte mécanique), la
méthode de réduction en poudre (meule en pierre ou broyeuse). Il
est critiquable, mais le standard établi par l'Association Centrale
de l'Industrie du Thé Japonais (qui n'est pas une lois mais un critère pour les professionnels du thé) est culture ombrée, thé non malaxé
(c'est à dire méthode du tencha), utilisation de meules en pierre.
Le mode d'ombrage, la récolte ainsi que la méthode de cueillette, non précisés
peuvent être des points critiquables.
Mais
même en laissant de côté ces questions délicates et subtiles,
akiten, moga, et tencha réduits en poudre à l'aide de
broyeuses, devraient être exclu de l'appellation « matcha ».
Et en fait, dans la réalité, les professionnels du thé ne les
considèrent pas comme du matcha, et les vendent sous l'appellation de matcha culinaire 料理用抹茶 ou
matcha industriel 加工用抹茶.
Seulement, quand ces produits arrivent chez les fabricants de boissons
lactées, de pâtisseries et parfois même les boutiques soi-disant
spécialisées à l'étranger, ces produits perdent leur adjectif, et
deviennent du « matcha ». On comprend le problème
qui se poserait si toutes les boissons lactées et pâtisseries « au
matcha » devaient être renommées simplement « au thé
vert ». L'effet serait encore pire pour tous ceux qui vendent
leurs gâteaux « au matcha de Uji », c'est toute une
industrie du souvenir à Uji et Kyôto qui en prendrait un coup !
Je
me suis un peu éloigné de l'histoire du thé à Kyôto, pourtant on
a là un enjeu important pour le futur. Alors qu'on nous parle dans
les médias de "boom du matcha", on comprend qu'il serait plus correct de
parler de boum des produits aromatisés au thé en poudre. Et qu'avec
la diffusion à large échelle de thés en poudre ou de matcha bas de gamme sous l'appellation matcha, voir matcha de Uji, il y a un
risque important pour l'image de marque de la région, et par
extension du thé japonais en général. Pour finir sur cette
question, avec les chiffres avancés plus on comprend que le matcha
cueilli manuellement ne représente que 3% des thés vendus en tant
que « matcha ».
Autre
point à repenser sérieusement pour les professionnels du thé de
Uji, est la question de l'ombrage, d'une manière générale. Bien
sûr, avec cette culture du tencha/matcha et du gyokuro à Kyôto,
l'ombrage à une part importante. Mais le problème est que l'on ne
trouve presque plus de vrai sencha, n'ayant pas du tout, ou vraiment
très peu été ombré. Il suffit de se rendre peu avant les récoltes
à Wazuka pour s'en rendre compte, les collines presque toutes
couvertes de ces bâches noires. En effet, la mode au Japon est à un
umami prononcé, mais plus encore que ce point, un thé dont la
liqueur est verte. Donc on ombre beaucoup. Sans en arriver à du
kabuse-cha (à Uji la norme est plus de 14 jours) on a beaucoup de
sencha ombrés 5 à 10 jours, parfois avec de bons résultats, mais
souvent beaucoup moins bons, donnant des thés agréables au moment du
shincha, mais qui se conservent mal, ne maturent pas bien. C'est une
tendance qui va à l'encontre de la culture originale du thé à
Kyôto ou l'on préfère au thé nouveau les thés ayant maturés, hine-cha, préférant fabriquer des blends de thé de l'année avec des thés de l'année précédente. C'est une culture unique dans le monde du thé japonais.
Et de même que l'on trouve de plus en plus de fukamushi à
Kyôto, ou que comme évoqué plus haut on produit maintenant
beaucoup de tencha récolté mécaniquement, on sent une perte de
particularisme.
On
a vu que Kyôto et sa région fut depuis toujours le centre
historique du thé au Japon, mais on comprend aussi qu'il ne s'agit
pas seulement d'histoire, et que cette zone de production continue à
être en mouvement, se dirigeant vers un futur qui reste encore
difficile à percevoir, tout comme celui du thé au Japon dans son
ensemble.
Mis
à part les gyokuro, kabuse-cha et matcha, je m'efforce de présenter
justement sur Thés du Japon des thés de Uji, des sencha, non
ombrés, fidèles représentant de leur terroir.
Parmi
les nouveautés de septembre, je propose un Yabukita de Uji-Tawara,de la zone appelée Oku-yamada plus précisément, en bordure de la
commune limitrophe avec Wazuka.
Ce
premier sencha me fait (un peu) mentir car il fut ombré, mais 4
jours seulement, lui laissant clairement un caractère de vrai
sencha, avec un léger accent sur l'umami. Ce thé de M. Koyama est
très délicat et léger. Il possède des arômes végétaux très
agréables et typiques, avec une astringence infime et un umami
élégant. Limpidité et fluïdité semblent être ses
caractéristiques majeures.
A
déguster en parallèle, le Yabukita de Harayama à Wazuka, lui sans
ombrage cette année. Harayama se trouve aussi près de la limite
avec Uji-Tawara, mais du côté Wazuka. Cette zone s'étant au pied
du Mt. Jubu-zan.
Toute cette zone autour des montagnes faisant la
limite entre Uji-Tawara et Wazuka (Harayama, mais aussi Yubune) et
plus à l'est de la limite avec Asamiya (département de Shiga), est
depuis longtemps très réputée pour le sencha.
Ce
sencha de M. Tsuji joue sur plus de force, avec un impact plus grand
en bouche, plus astringence, mais aussi un caractère plus sucré,
avec des arômes beurrés. C'est un sencha robuste qui possède
néanmoins aussi une belle fluidité.
Dans
la foulée, voici donc non pas un « thé du Uji », mais
un thé de Asamiya, entre néanmoins dans un terroir, et une
tradition commune avec ces sencha de Uji-Tawara et de Wazuka.
C'est
l'une de mes grandes joies de l'année, un cultivar Kôshun,
franchement très rare en dehors de Shizuoka, et de plus franchement
excellent. Les arômes à la fois fruités et floraux de ce cultivar
sont bien là. Ce thé semble avoir bien profiter d'une maturation
pendant l'été, les parfum des feuilles est enivrant. En bouche
c'est clairement un Kôshun, mais sage et bien équilibré, avec peu
voir pas d'astringence. L'after-taste est super aromatique, la
longueur est au top. La même qualité de l'autre de la frontière
séparant Shiga de Kyôto, et le prix en aurait été bien plus
élevé.
Plus au sud, à Minami-Yamashiro, près de la frontière avec Tsukigase dans le département de Nara, Dôsenbô est aussi une zone très réputé pour son sencha. A une altitude de 450-500m, c'est l'un des points les plus élevé du département où l'on produit du thé. Qui dit altitude dit aussi thé arrivant tardivement, et donc prix très bas sur le marché. Ainsi, cette zone très particulière ne produit presque plus de sencha, ce thé ayant laissé la place aux tencha de récolte mécanique, souvent en couverture direct.
Fruité et robuste, avec une grande puissance en bouche, une élégante astringence et de l'umami en after taste, le sencha Oku-midori de M. Yuki est un sencha de Uji de grande valeur.
Pour cet article je me suis essentiellement appuyé sur l'ouvrage de Monsieur KUWABARA Hideki 桑原秀樹, Tout sur le Matcha 「お抹茶のすべて」 , somme de son ouvrage plus important mais auto-éditer et en rupture de stock Recherche sur le Matcha 「抹茶の研究」, qui sont actuellement les seules ouvrages écrits à propos du matcha (et non pas de la cérémonie du thé). M. Kuwabara est l'une des plus importante figure du thé au Japon, avec un discours très moderne, passionné, et une connaissance rare de son domaine.
Je m'appuie aussi sur l'ouvrage de M. Iida Tatsuhiko 飯田辰彦, La terre natale du thé japonais 『日本茶の「源郷」』, importante qui comporte beaucoup d'élements historiques très intéressants.
ligesgratshi Brian Vonk https://wakelet.com/wake/-TrNyH7NKnZeud8meI6Ka
RépondreSupprimeranacbluron
perscaeviuri-Kansas City Alicia Green McAfee Internet Security
RépondreSupprimerUnHackMe
There
kolsdolocom
VidimWper_de Barbara Jones there
RépondreSupprimerget
deretotask