Deux sencha cultivar Meiryoku

Alors même que les thés 2016 arrivent en nombre, il est en ce moment difficile d'écrire de manière régulière pour le blog. Même si les récoltes sont grosso modo fini partout dans la pays (très en avance cette année), les finissions (séchage, trie, etc) ne le sont pas encore, et il reste encore beaucoup de thés à voir, sans compter les évènements à préparer, etc.
Des références de 2015 reviennent dans leur millésime 2016, mais cette année encore je vais avoir beaucoup de nouveautés à vous présenter, dans les jours ou semaines à venir, et plus tard aussi.
Je voudrais autant que faire se peut, ne pas présenter de cultivar isolé, c'est à dire avoir au moins deux thés du même cultivar pour comparaison. C'est le cas avec ces deux Meiryoku, un de Wazuka (Uji) et un de Hoshino (Yame). Le premier est différent de celui de l'an dernier, et le second est un thé de M. Takaki que l'on connaît déjà sur Thés du Japon pour ses gyokuro et son sencha Fuji-midori + Oku-midori.
Outre le cultivar, ces deux on en commun d'être ombrés. En revanche celui de Wazuka est un futsumushi alors que celui de Hoshino et un fukamushi. Le premier est peu torréfié, alors que le second l'est plus fortement.

Parfum très agréable des feuilles du Meiryoku de Wazuka : notes de cuir, de fécule, un peu citronnées aussi. L'infusion (70°C) donne une liqueur aussi très parfumée, douce, avec des arômes de cuir encore, de légumes cuits, une sensation vélouté, mais prenante.

Lorsque l'on fait couler la liqueur dans la bouche on ressent tout de suite une grande richesse aromatique, fidèle aux impressions ressenties au nez, puis, très vite, le tout semble se calmer. Alors que l'on s'attend à beaucoup de densité, voir de lourdeur, sur langue, il n'en est rien, c'est très léger. Puis, alors que s'écoule un peu de temps, l'after-taste monte en puissante, s'installe dans la bouche en un équilibre entre douceur, umami, et une pointe d'amertume légumineuse.

Les feuilles du sencha de Yame ont un parfum plus classique, certes très efficace, de torréfaction bien dosée sur un fukamushi. C'est trè doux et agréable. L'infusion, là encore 70°C me semble bon, donne un thé au parfum plus léger que son cousin de Uji. Plutôt doux et vanillé, on y retrouve aussi néanmoins de notes de cuir. Ces arômes doux évoqueraient ici plutôt des légumes crus, quelque chose de plus frais. En bouche on a là encore une liqueur plus légère que ce à quoi on s'attendrait, même si cette fois nous avons en bouche une présence plus forte de l'umami.

Si la dégustation de ces deux sencha cultivar Meiryoku montre des différences dû principalement à la méthode de fabrication (étuvage traditionnel qui donne plus de parfum pour l'un, étuvage long qui donne plus de corps à l'umami pour l'autre), on trouve aussi des points communs qui sont sans aucun doute des caractéristique du cultivar Meiryoku. Le goût en bouche est léger alors que l'on ressent au nez et dans les retours en gorge beaucoup de force et d'arômes. Ce contraste donne des thés qui possèdent la force et le densité des parfums de thé ombré, sans en avoir la lourdeur éventuelle en bouche. C'est très intéressant et me donne envie de découvrir des Meiryoku non ombrés, de régions différentes encore.


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