Terres, porcelaine, et gyokuro
J'avais déjà publié un petit test comparatif d'un gyokuro infusé en porcelaine et et terre Banko-yaki.
La simple comparaison entre une porcelaine et une terre Banko-yaki (cuisson en réduction) m'ayant semblé trop restrictive, je réitère aujourd'hui en élargissant mes horizons:
Thé : gyokuro de Hoshino (Yame)
Hôhin en porcelaine blanche
Théière shudei Tokoname-yaki par Shôryû
Théière kokudei Tokoname-yaki par Shôryû
Théière Banko-yaki par Jitsuzan
Méthode:
Qté de feuille : 5g
Qté d'eau : 35ml
Température de l'eau : 1ère inf. 50°C ; 2ème inf. 60°C
Durée d'infusion : 1ère inf. 1min 30s ; 2ème inf. 45s
1ère infusion
1. Porcelaine
En tant que première dégustation, pour une dégustation comparative, donner des impressions est difficile. J'ai une liqueur très forte, avec du punch. Beaucoup de douceur, mais aussi une sorte d'astringence subtile particulière, propre à ce type de thé. Le thé est parfumé, l'arrière goût profond et long.
2. Tokoname-yaki rouge (oxydation)
Je dirai que l'impression générale est proche de celle obtenue avec la porcelaine. Pourtant, la liqueur me semble plus dense, comme épaissi. Elle est plus incisive. On perd peut être un peu douceur, mais on gagne en impact. L'arrière goût est long et très présent.
3. Tokoname-yaki noire (réduction-fumigation)
Une première impression très très douce, sucrée, qui disparaît de suite pour laisser place à plus d'astringence. La liqueur est très forte, trop même. Une sorte d'amplitude qui m'a beaucoup dérangé. Aftertaste décevant, trop léger.
4. Banko-yaki (réduction)
C'est la plus légère de ces quatre premières infusions. Elle est par conséquent plus "facile à boire", mais en même, elle possède des arômes plus particuliers, de légères tonalités de fruits secs, ce qui lui donne une personnalité étonnante, qui peut être prise comme une qualité mais aussi comme un défaut.
Si je devais conclure la comparaison sur cette première infusion, je dirais que finalement, c'est la terre rouge de Tokoname, style représentatif des théières japonaises, qui donne le résultat le meilleur. Beaucoup d'équilibre, comme avec la porcelaine, mais le tout est plus puissant et affirmé.
La théière Banko de Jitsuzan donne un résultat lui aussi intéressant, plus personnel.
Enfin, ma bien aimée théière noire donne le résultat le plus surprenant, avec une liqueur trop forte, trop contrastée, décevant donc.
2ème infusion (en fait j'ai changé l'ordre des dégustations)
1. Porcelaine
On a beaucoup moins d'impact dans cette liqueur. Pourtant, l'équilibre des saveurs est très bon. Il me semble qu'on perd beaucoup en parfum. L'after reste très long, mais bien plus subtil avec peu de densité comparé à ce que donnait la 1ère infusion.
2. Tokoname rouge
Équilibre, densité, très peu d'astringence, moins que dans la première infusion, toujours de la douceur, sans excès néanmoins. Excellent résultat. L'arrière goût est long, bien présent, moins prenant évidemment que celui de la 1ère.
3. Tokoname noire (Ganbare !)
Cette fois encore enorme surprise, mais dans le bon sens cette fois !
D'abord, parfum très présent. De la force, mais sans aucune agressivité cette fois. Beaucoup de douceur pour une liqueur aérienne très ronde. L'after est sublime ici de densité et de douceur, très persistant.
4. Banko
Encore une liqueur dense et douce, avec toujours cet aspect fruité particulier, mais plus discret. Dans la continuité de la première infusion.
Cette fois, si 'on s'en tient aux impressions de la seconde infusion seulement, c'est la théière noire de Shôryû qui l'emporte haut la main.
La porcelaine, à l'inverse, est bonne dernière.
La rouge de Shôryû est classique et efficace, alors que la Banko est pleine de personnalité.
Je pense que l'on a souvent avec les gyokuro une différence forte entre 1ère et 2ème infusions, alors que les suivantes restent dans la lignée de la seconde. Donc je n'ai fait que 2 infusions cette fois (aussi parce que à forte dose, le gyokuro c'est un peu dur).
D'une manière globale, la théière shudei Tokoname (la rouge hein) m'a donné une bonne constante, beaucoup de force et d'équilibre. La Banko imprime la liqueur d'une touche personnelle qui n'est pas inintéressante, tout en donnant un très bon résultat global, moins fidèle peut être.
Le kyusu noir de Shôryû est sublime sur la 2ème infusion , mais la première demande surement une adaptation de la méthode (moins de feuille, ou plus court....).
Enfin, ce test confirme mon impression du premier quant à la porcelaine. Très efficace sur la première infusion, la baisse est très importante dès la seconde infusion.
*** la théière rouge de Shôryû sera disponible très bientôt sur Thés du Japon, ainsi que ses version noire, yôhen et hi-yôhen (celle des tests, sur la photo est plus ancienne, très légèrement différente)***
La simple comparaison entre une porcelaine et une terre Banko-yaki (cuisson en réduction) m'ayant semblé trop restrictive, je réitère aujourd'hui en élargissant mes horizons:
Thé : gyokuro de Hoshino (Yame)
Hôhin en porcelaine blanche
Théière shudei Tokoname-yaki par Shôryû
Théière kokudei Tokoname-yaki par Shôryû
Théière Banko-yaki par Jitsuzan
Méthode:
Qté de feuille : 5g
Qté d'eau : 35ml
Température de l'eau : 1ère inf. 50°C ; 2ème inf. 60°C
Durée d'infusion : 1ère inf. 1min 30s ; 2ème inf. 45s
1ère infusion
1. Porcelaine
En tant que première dégustation, pour une dégustation comparative, donner des impressions est difficile. J'ai une liqueur très forte, avec du punch. Beaucoup de douceur, mais aussi une sorte d'astringence subtile particulière, propre à ce type de thé. Le thé est parfumé, l'arrière goût profond et long.
2. Tokoname-yaki rouge (oxydation)
Je dirai que l'impression générale est proche de celle obtenue avec la porcelaine. Pourtant, la liqueur me semble plus dense, comme épaissi. Elle est plus incisive. On perd peut être un peu douceur, mais on gagne en impact. L'arrière goût est long et très présent.
3. Tokoname-yaki noire (réduction-fumigation)
Une première impression très très douce, sucrée, qui disparaît de suite pour laisser place à plus d'astringence. La liqueur est très forte, trop même. Une sorte d'amplitude qui m'a beaucoup dérangé. Aftertaste décevant, trop léger.
4. Banko-yaki (réduction)
C'est la plus légère de ces quatre premières infusions. Elle est par conséquent plus "facile à boire", mais en même, elle possède des arômes plus particuliers, de légères tonalités de fruits secs, ce qui lui donne une personnalité étonnante, qui peut être prise comme une qualité mais aussi comme un défaut.
Si je devais conclure la comparaison sur cette première infusion, je dirais que finalement, c'est la terre rouge de Tokoname, style représentatif des théières japonaises, qui donne le résultat le meilleur. Beaucoup d'équilibre, comme avec la porcelaine, mais le tout est plus puissant et affirmé.
La théière Banko de Jitsuzan donne un résultat lui aussi intéressant, plus personnel.
Enfin, ma bien aimée théière noire donne le résultat le plus surprenant, avec une liqueur trop forte, trop contrastée, décevant donc.
2ème infusion (en fait j'ai changé l'ordre des dégustations)
1. Porcelaine
On a beaucoup moins d'impact dans cette liqueur. Pourtant, l'équilibre des saveurs est très bon. Il me semble qu'on perd beaucoup en parfum. L'after reste très long, mais bien plus subtil avec peu de densité comparé à ce que donnait la 1ère infusion.
2. Tokoname rouge
Équilibre, densité, très peu d'astringence, moins que dans la première infusion, toujours de la douceur, sans excès néanmoins. Excellent résultat. L'arrière goût est long, bien présent, moins prenant évidemment que celui de la 1ère.
3. Tokoname noire (Ganbare !)
Cette fois encore enorme surprise, mais dans le bon sens cette fois !
D'abord, parfum très présent. De la force, mais sans aucune agressivité cette fois. Beaucoup de douceur pour une liqueur aérienne très ronde. L'after est sublime ici de densité et de douceur, très persistant.
4. Banko
Encore une liqueur dense et douce, avec toujours cet aspect fruité particulier, mais plus discret. Dans la continuité de la première infusion.
Cette fois, si 'on s'en tient aux impressions de la seconde infusion seulement, c'est la théière noire de Shôryû qui l'emporte haut la main.
La porcelaine, à l'inverse, est bonne dernière.
La rouge de Shôryû est classique et efficace, alors que la Banko est pleine de personnalité.
Je pense que l'on a souvent avec les gyokuro une différence forte entre 1ère et 2ème infusions, alors que les suivantes restent dans la lignée de la seconde. Donc je n'ai fait que 2 infusions cette fois (aussi parce que à forte dose, le gyokuro c'est un peu dur).
D'une manière globale, la théière shudei Tokoname (la rouge hein) m'a donné une bonne constante, beaucoup de force et d'équilibre. La Banko imprime la liqueur d'une touche personnelle qui n'est pas inintéressante, tout en donnant un très bon résultat global, moins fidèle peut être.
Le kyusu noir de Shôryû est sublime sur la 2ème infusion , mais la première demande surement une adaptation de la méthode (moins de feuille, ou plus court....).
Enfin, ce test confirme mon impression du premier quant à la porcelaine. Très efficace sur la première infusion, la baisse est très importante dès la seconde infusion.
*** la théière rouge de Shôryû sera disponible très bientôt sur Thés du Japon, ainsi que ses version noire, yôhen et hi-yôhen (celle des tests, sur la photo est plus ancienne, très légèrement différente)***
Bonjour et merci pour votre blog passionnant et vos connaissances sur le thé japonais.
RépondreSupprimerEn revanche, je pense que vous vouliez parler d'un archétype de théière et non d'un prototype, à moins que cette théière ne soit le prototype d'une future théière à venir mais j'en doute ;-)
Merci pour votre commentaire. J'ai rectifié le tir...
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