Mariko I : le tout premier sincha de Shizuoka dans quelques jours
Alors
que le printemps ne commence à peine, la saison du shincha
approche à grands pas. En fait, elle a même déjà commencé
puisque que les premiers thés très hâtifs de l'île de Tanegashima
au sud de Kagoshima arrive déjà.
Mais,
pour ma part, ce n'est pas ce qui m’intéresse. Lorsque l'on dit
tout début avril que le premier thé de Shizuoka vient d'arriver,
avant même les thés hâtifs des plaines de Kagoshima (Chiran, etc),
beaucoup croient à une farce. Pourtant, c'est bien les tous premiers
jours d'avril qu'est récolté le cultivar Sugiyama Yaeho de Mariko !
Mariko,
dépendant de la ville de Shizuoka, se trouve juste à la lisière
entre ville et montagne. D'une manière générale, c'est un lieu ou
les thés arrivent vites, mais ce Sugiyama Yaeho est particulier.
Très très hâtif, très rare aussi (existe-t-il ailleurs?). Il tire
son nom de Sugiyama Hikosaburô, le pionnier du développement de
cultivars de théiers au Japon, connu pour être le papa de Yabukita.
Par ailleurs, le cultivar Yaeho est un cultivar différent, plus
récent, un peu plus répandu, dérivé de Sugiyama Yaeho.
A
Mariko, quelques arbustes de ce précieux thé sont plantés par
quelques fermiers au milieu d'autres théiers et autres arbres, de ci
de là sur les flancs d'une petite montagne.
Vue du haut d'une autre montagne sur laquelle se trouve un autre thé hâtif excellent dont je reparlerai bientôt |
Il
s'agit de petits théiers non taillés, dont la récolte devra par
conséquent être effectuée à la main. Un théier non taillé
bourgeonne plus vite qu'un théier taillé.
Voici
l'état des jeunes pousses au 25 mars 2014. Cela foisonne ! En
effet, c'est pour bientôt. Selon la météo, cela peu changer, mais
pour l'instant, on prévoit le début de la récolte pour le 2 avril.
Celle-ci s’étale ensuite sur plusieurs jours, le travail étant
non seulement manuel, mais aussi fait avec un soin tout particulier,
les jeunes pousses et feuilles étant tirées une par une vers haut
pour ne pas tordre les branches, et ainsi, on ne les arrache pas, on
laisse leur tige se couper là où naturellement elles « veulent »
se détacher. Cela permet aussi d'éviter la présence trop de tiges.
C'est
un travail titanesque, d'autant plus lorsque l'on voit la manière de ces
petites feuilles de pousser :
C'est
en effet une particularité de ce cultivar, là où chez la plupart
des théiers il sort un bourgeon, sur Sugiyama Yaeho il en sort deux
(ce n'est pas systématique non plus), ainsi, c'est une véritable
explosion de petites feuilles.
En
bas de la montagne, ces arbustes sont plantés en terrasse.
Ici,
plus haut, Sugiyama Yaeho est cultivé au milieu de différentes
variété de mandariniers. Cultiver le thé au milieu d'autres
cultures est rare aujourd'hui, mais jadis, cela était tout à fait
commun.
Encore
un peu de patience avant de voir arriver ce fabuleux sencha à
l'étuvage traditionnel dans mes théières !!!
J'espère
aussi que l'arrivé sur Thés du Japon pourra se faire au plus vite.
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