Shimizu en septembre chez M. Yamamoto, producteur bio
En septembre à Shimizu, Shizuoka. L'ancienne ville de Shimizu, autrefois connue
pour son port point de départ du commerce
international du sencha à l'ère Meiji, est
aujourd'hui devenu l'arrondissement de Shimizu dépendant de la ville de Shizuoka. Bien que ce ne soit pas la plus
importante zone productrice de thé de la
ville, la campagne de Shimizu abrite quelques exploitations, dont celle de
Yamamoto Kengo, dont j'ai déjà présenté trois thés ici.
A 42 ans il fait figure de jeunot dans
ce milieu ou la plupart producteurs ont plus de 60 ans, sans successeur pour
nombre d'entre eux.
Yamamoto Kengo au milieu de Kanaya Midori |
Cela fait un peu plus de 10 ans que M.
Yamamoto est passé à l'agriculture biologique, avec succès car ses thé sont de beaux
exemples de sencha bio réussi.
Quand je lui demande pourquoi il y a
tant de mauvais thés bio au Japon, il me
répond que nombre de producteurs bio
cherchent a ce rapprocher de trop d'une agriculture naturelle quasi sans
intervention. Lui s'en tient au cadre accordé par les normes bio japonaises (JONA). (A cette même question on pourrait aussi répondre que nombre de producteurs profite de la popularité du bio pour vendre cher des thés mal fabriqués, ou encore que le
bio est mal adapté aux grosses
exploitations de plaines, etc)
A gauche Yabukita, à droite Sayama Kaori |
Septembre-octobre est une période cruciale pour la culture du thé. A cette époque de l'année peut déjà avoir une idée de la qualité de la récolte de printemps
suivante (sauf problème météorologique
particulier au printemps). Selon l'état
dans lequel sont les théiers après l'été, la manière dont la taille
d'automne sera effectuée est décisive. Aussi, avant cela, pour le bio, c'est le moment où l'on "sème" l'engrais
biologique qui sert de ferment a des micro organismes (?) que l'on voit sur la
photo en blanc. Cette matière servira de
nourriture aux théiers à la fin de l'hiver à leur réveil (le théier est un arbre à feuilles persistantes qui "hiberne" pendant la période froide).
Bien plus que les insectes (certains ont
néanmoins déjà fait leur cocon dans
les feuilles de thé), ce qui inquiète le plus le producteur de thé bio, ce sont les mauvaises herbes qui poussent entre les théiers. Il n'est pas possible d'utiliser de désherbant, et les retirer a la main est inimaginable. Ces herbes se
nourrissent de la matière produite grâce a l'engrais bio, et si elles se développent de trop, tout sera consommé avant le réveil des théiers, les privant de précieux
nutriments.
Oku Yutaka |
Yamamoto Kengo produit actuellement
quatre cultivars, Yabukita, Kanaya Midori et Oku Yutaka présentés ici, et Sayama
Kaori.
Par ailleurs Koshun et Sofu sont en
projet. J'ai hâte de goûter le résultat !
En fond à gauche Kôshun, à droite, encore tout petit, Sôfû |
Son Sayama Kaori est très beau, jolies feuilles (la photo ne le rend pas, une fin de sachet non plus), très
parfumées, équilibre de douceur et de
fleurs légères.
Ce cultivar étant d'un naturel sanguin, il n'est pas nécessaire de trop charger, surtout si l'on choisi d' infuser avec de
l'eau bien chaude à 80~85°C. Un peu plus d'une minutes et un parfum sucré, un peu floral, très "chaude"
se dégage déjà de la théière.
La liqueur est d'un jaune franc qui
laisse pressentir la force de ce thé. En
effet, cette liqueur a du corps, un dosage trop fort est l'astringence envahi
la bouche. Mais avec un dosage raisonnable, que de force et des richesses,
l'aftertaste est lui aussi remarquable, très doux mais bien présent.
Des quatre thés de Shimizu de Yamamoto Kengo, celui ci est le plus costaud, plus
de force que le Yabukita et un parfum qui n'a rien à envier au Kanaya Midori, mais loin de la douceur de Oku Yutaka.
Commentaires
Enregistrer un commentaire