Kuki-cha et Hôji-cha
C'est la première fois que je propose un
kuki-cha sur TdJ. Pour ceux à qui ce terme n'évoque rien, il s'agit d'un thé composé de tiges obtenues
après trie d'un sencha, gyokuro, ou bancha lors
de la finition du produit.
Celui-ci provient d'un fukamushi sencha
de Makinohara (Shizuoka), cultivé par M. Ôta. C'est un kuki-cha de très bon
niveau avec de belles tiges épaisses.
Ce thé possède un très agréable parfum sucré, canne à sucre, avec quelque
chose de presque caramélisé.
Pour dire vrai, j'ai peu d'expérience avec les kuki-cha qui ne m'ont jamais beaucoup intéressé (j'expliquerai plus
bas pourquoi je propose aujourd'hui ce thé, bien que certains le savent déjà, ou alors l'ont déjà deviné) si bien que je suis hésitant
quant à la manière de le préparer.
L'infuser comme un bon sencha, à 70°C pendant une minute
donnera un liqueur très douce, avec un agréable arrière goût en longueur, et un parfum tendre, sucré et rond.
On peut aussi choisir de laisser un peu
moins longtemps, 30 à 45 secondes dans de
l'eau plus chaude, 90°C. Alors, la liqueur
obtenue aura plus d'attaque en bouche, moins de finesse, un peu d'astringence,
mais l'arrière goût sucré sera bien plus présent, et le parfum beaucoup plus fort.
Néanmoins, quelque soit la méthode employée, on a une liqueur
rafraîchissante, sans lourdeur, très facile à boire.
Ces tiges ont suffisamment de force pour
une deuxième infusion, parfumée et légère.
Mais avec de bonnes tiges comme cela,
existe-t-il de plus grand bonheur que de fabriquer son propre hôji-cha ?
On peut le faire dans une poêle bien propre, mais idéalement
un hôroku 焙烙 ou hôji-ki est parfait pour cela.
4g de kukicha |
La vidéo (vous m'excuserez pour sa manque de qualité esthétique) montre la manière la plus, ou la plus sûre en
tous cas: torréfier petit a petit le
thé en ne cessant de faire tourner l'ustensile
au dessus du feu. On sort le thé lorsque les tiges
ont atteint la couleur recherchée.
Impossible de trouver la vidéo sur You Tube via blogger, donc clicker ici pour la voir.
Mais il est plus rapide et efficace de
commencer par préchauffer le hôroku,
puis d'y mettre le thé. Laisser quelques
secondes sans bouger jusqu'à ce qu'un parfum de
thé grillé commence a apparaître. Puis faire
tourner l'objet au dessus du feu doux. Les tiges vont gonfler et changer de couleur
beaucoup plus rapidement. Le timing pour retirer du feu est juste avant que les
tiges obtiennent la bonne couleur puis de continuer a torréfier un peu avec la chaleur résiduelle.
4g de kukicha avant et après torréfaction |
On obtient ainsi un hoji-cha de grande
qualité au superbe parfum ! Les tiges sont très tendres et délicieuses même consommées comme telles.
Le degré de torréfaction est à adapter à vos goûts (c'est la le charme de le fabriquer soi-même) mais avec un thé de qualité il est préférable d'opter pour une torréfaction
légère, tiges
encore jaune doré, presque vertes
encore. C'est en effet une torréfaction légère qui permet
d'obtenir les parfums propres a la torréfaction tout en conservant certains arômes du thé encore frais.
Après, avec un hôroku, on a envie de tester toutes sortes de sencha et
kuki-cha, les possibilités sont presque
infinies même si l'opération est plus difficile avec des feuilles.
Au passage, quelles belles tasses...
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