Tsuyu Hikari de Kagoshima
Le troisième et dernier thé pour 2013 de M.
Nishi sur Thés du Japon. C'est une
nouveauté, puisque c'est aussi la première année que le producteur
de Makizono (ville de Kirishima, département
Kagoshima) fabrique ce cultivar : Tsuyu Hikari.
Pour une première c'est une réussite !
Si l'aspect des feuilles n'est pas le
point fort de ce thé, les feuilles sont
très irrégulières, certaines bien
entières, d'autres très brisées, elles sont
l'origine d'un parfum floral gourmand, avec un arrière plan beurré. C'est de la fleur
très suave, quelque chose de forêt tropicale humide.
Rappelons que Tsuyu Hikari est le fils
de deux stars, Asatsuyu et Shizu7132.
Pour ce fukamushi sencha, je laisse tout de même infuser une minute, avec de l'eau aux alentours de 75°C, 70ml, 4 petits grammes sont amplement suffisant.
La liqueur d'abord jaune-verte et pas
trop trouble est légère. Sans astringence, elle possède une subtile douceur, mais plutôt que sur la langue, elle s'exprime en gorge, dans la nez, par un
arrière goût floral très riche, comme le
parfum des feuilles sèches l'avait annoncé. On imagine de grosses et colorées fleurs tropicales, une atmosphère chaude et humide.
Au delà de ce parfum / arrière goût cette liqueur subtile et légère est velouté et glissé en gorge de la
meilleure des manières.
Pour en revenir à ce parfum floral, il est très étonnant car il ne se
situe pas dans la lignée du parfum floral de
sakura de 7132, des petites fleurs blanche de Inzatsu ou des grosses fleurs
jaune de Koshun. Ici, le parfum évoque
clairement un parfum de flétrissement type thé semi fermenté léger, ou bien, pour ceux qui connaissent, les sencha de M. Hiruma.
Pourtant aucun flétrissement n'aurait été effectué sur ce Tsuyu Hikari.
Je ne sais pas si c'est un effet de l'étuvage long, mais l'on a une unité des saveurs qui se différencient
très bien du Tsuyu Hikari de Fuji présenté en 2011 et 2012 sur
TdJ (pour cette année je ne sais pas
encore). Ce dernier, à l'étuvage standard, montrait de manière plus clair l'héritage gustatif de
ses parents.
Quoi qu'il en soit, ce Tsuyu Hikari
fukamushi de Kirishima est très parfumé, ce qui est une très bonne chose, car ce
n'est pas nécessairement le cas de tous les Tsuyu
Hikari fukamushi.
Cette fois encore, le talent du
producteur fait toute la différence.
Deux, trois, voir même quatre infusions, et ce parfum continue à envelopper une liqueur toujours agréable et subtile.
Très intéressant de voir qu'un même cultivar peut être traité en fuka comme en futsumushi sencha...J'avais le Tsuyu Hikari de Fuji l'an passé...je dois dire que j'aurais été curieux de l'avoir en fukamushi...mais on ne peut pas tout tester !
RépondreSupprimerMr Nishi ne fait que des fukamushi ? Comment se fait le choix de faire un étuvage long ou plutôt standard ?
Merci pour cet article une fois de plus passionnant .
Bonjour Lionel,
RépondreSupprimerMerci pour ce commentaire.
Je dois dire que je ne sais pas ce qui décide du choix de l'étuvage. Mais il est très rare qu'un même producteur fasse les deux, sauf cas particulier d'une production fukamushi plus des thés de concours où là sera choisi le futsumushi plus prestigieux. Je pense que l'environnement, les cultivars utilisés sont deux éléments majeurs. Et puis, je pense que la méthode dont le producteur hérite de la génération précédente est aussi celle qui sera perpétuée.
Oui, il me semble que chez Nishi-seicha (nom de l'entreprise familiale de M. Nishi) on ne fait que du fuka (ils fabrique aussi du tencha ceci dit). Il est clair que les cultivars amplement employés à Kagoshima, Saemidori, Yutakamidori, Asatsuyu, semblent mieux adapté au fuka.