Trois aracha du Concours du Kansai, faire son choix
Pour mes nouveaut(h)és (oh oh !) d'octobre, je voulais
mettre la main sur un petit thé de Uji, enfin un thé du Kansai (région de Ôsaka et Kyôto) de manière plus
générale, puis un matin je reçois un coup de file : "Je peux avoir trois
échantillons de sencha présentés au Concours du Kansai, un de Mie, un de Nara,
et un de Shiga". L'occasion fait le larron, bien sûr que cela m'intéresse.
Je reçois quelque jours plus tard les échantillons de ces
thés, encore à l'état de aracha (thé brut, produit non fini).
Je les examine "à l'aveugle" pour ne pas être
influencé ni par le prix ni par la région productrice.
Tous montrent évidemment un magnifique vert. Celui de
gauche présente des feuilles sèches à la forme particulière, les aiguilles sont
comme un peu torsadées, pas toutes parfaitement droites, j'aime bien cet
aspect. Celui du milieu est celui qui selon moi est le plus joli, mais c'est
celui de droite qui a obtenu la meilleur note sur ce critère (17/20 contre
16/20).
Difficile de se faire une idée sur le parfum d'un aracha,
tous très proches, mais celui du milieu m'a semblé moins profond.
Infusion méthode d'examen:
3g, 200ml, eau bouillante, 5 minutes
L'aspect des feuilles ouvertes de celui de gauche me
plait beaucoup, bien entières, de bonne taille, pas trop vert. Celui de droite
n'est pas mal non, mais celui du milieu, en dépit de l'aspect des feuilles sèches,
est finalement le moins entier.
Avec la cuillère grille, je hume les feuilles, là encore,
celui du milieu me semble un peu creux. A droite, très pure végétalité, quelque
chose d'un peu plus crémeux sur la gauche.
Enfin, au bout des cinq minutes, je sors les feuilles.
Bon franchement, je pense qu'il n'y a rien à dire sur la couleur de la liqueur.
C'est exemplaire avec quand même encore une fois un petit moins sur celui du
milieu.
Sur le dernier et crucial plan du goût, on reste sur
notre lancée, et c'est le thé du milieu, pourtant si séduisant dans son
assiette noire, qui se montre le moins intéressant. C'est sans hésitation que
je l'élimine, il s'agissait du thé de Nara, Tsukigase 月ヶ瀬 plus exactement.
Difficile de départager les deux autres comme ça pour
moi. Donc, préparation en théière, 4g, 50-60ml d'eau a 60°C environ, 1min30.
Je goute d'abord celui de droite, profondeur, douceur,
pointe de verdure stimulante, longueur..... c'est celui là !
Je goute quand même celui de gauche, dont l'aspect me
plait tant. Re-profondeur, re-douceur, du plus crémeux, plus affirmé, moins
orienté format concours peut être (?), mais plus de caractère. Finalement,
aucune hésitation c'est celui-ci. Il s'agit d'un thé de Shiga, ville de Koka 甲賀,
commune de Tsuchiyama 土山, œuvre de Ono Naomi 大野奈緒美.
Lot de 3,72 kg, 3,60 après hi-ire. Il s'agit du plus
cher, mais pas du mieux noté lors du concours, en effet, c'est celui de droite,
en provenance de Mie, qui avait obtenu le meilleur résultat. Les thés présentés
puis notés aux concours sont ensuite vendus aux plus offrant, grossistes ou
détaillants, et ainsi le prix n'est pas proportionnel à la note, chaque
acheteur proposant un prix en fonction de combien il pense pouvoir le revendre,
bref, en fonction de ses propres critères, basés sur ses propres goûts et
finalement aussi ceux de sa clientèle, et non pas basé sur la note, c'est à
dire les critères rigides des concours.
(celui de Nara est le moins bien noté, le moins cher
aussi)
J'attends avec fébrilité le produit fini. J'ai demandé un
hi-ire minimaliste.
Est-il besoin de préciser que le cultivar est Yabukita ?
Bonjour Florent,
RépondreSupprimerQuelles étapes manque-t-il pour que l'aracha devienne un produit fini? Est ce qu'il y a des tris, des séchages non réalisés ?
D'avance merci de ta réponse.
Annabelle
bonjour Annabelle.
RépondreSupprimerOui, pour faire un produit fini, il y a un séchage final, hi ire 火入れ (sorte de torrefaction), on retire la poudre et les tiges, et eventuellement on coupe les feuilles pour que leur taille soit uniforme, mais dans le cas d'un thé de concours, seul le hi ire est nécessaire.