Au Centre de Recherche de Kanaya
Le 22 septembre le Centre de Recherche sur les Legumes et
le Thé de Kanaya (野菜茶業研究所) organisait une journée portes
ouvertes pour le grand public. Voila l'occasion de découvrir ce haut lieu de la
recherche sur le thé, ou sont nés tant de cultivars et furent découvertes tant
de propriétés du thé.
Kanaya 金谷 se trouve dans le
département de Shizuoka, et fait parti de la ville de Shimada. Arrivée en
train, ligne Tôkaidô Honsen, à la minuscule gare de Kanaya, en flanc de
"montagne", surplombant la mer. C'est un bus qui m'amènera au Centre.
Après cinq minute de légère grimpette, alors que je m'attends à voir la route
continuer à monter, c'est une immense entendue plate qui s'étend devant mes
yeux, quasi entièrement recouvert de plantations de thé, c'est le Plateau de
Makinohara 牧之原台地. Pas d'immenses plantations comme à Kagoshima, plutôt une multitudes
de parcelles, mais il n'y a presque que cela. Le plateau de Makinohara est
considéré comme la plus grande surface cultivée de thé d'Orient, avec 5000
hectares. Il s'étale sur les villes de Shimada, Makinohara et Kikugawa, à une
altitude qui varie de 100 à 200m.
L'arrêt du Centre de Recherche apparaît tout
de suite.
Diverses activités et présentations sont prévus, à
commencer, pour les 25 premiers arrivés séance de malaxage à la main de thé
noir, type de thé décidément bien en vogue. Le flétrissement fut effectué auparavant, puis l'oxydation et le
séchage sera effectué par les employés ensuite, qui enverrons à chacun par la
poste son "chef d’œuvre".
Il s'agit du cultivar Benihomare. Au fur et a mesure que
je malaxe ces feuilles, d'abord doucement puis avec force, il s'en dégage un
agréable parfum de plus en plus fort.
feuilles flétries |
Après malaxage |
Voici le résultat après oxydation et séchage. Une bonne
odeur de thé noir japonais sucrée et fruitée, sans originalité aucune, mais au
moins pas écœurante comme nombre de
mauvais thés noirs japonais, .
La liqueur est dans la continuité, rien d'exceptionnel
mais c'est vraiment bon, enfin, si, il y a quelque chose d'exceptionnel qui le rend
meilleur : c'est moi qui l'ai fait ! (oui, le malaxage seulement)
Les immanquables démonstrations de temomi-cha (malaxage à
la main du sencha) sont bien sûr au rendez vous, bien que le processus prenne
cinq heures et qu'il soit difficile de tout voir. Des jeunes, futurs grands
spécialistes, provenant aussi bien de Kagoshima que de Saitama se relaient au
travail.
Dégustation du cultivar Haru-midori. Chaud et froid.
L'infusion est un peu légère pour moi.
Démonstration du cultivar Sanruju ("Sang
rouge"). Très riche en anthocyanin, les feuilles du théier sont rouges,
les feuilles sèches le sont aussi mais deviennent vertes quelque temps après le
séchage (pas un très beau vert). Ce qui est montré ici est la liqueur qui
devient rouge mélanger à un acide (ici test avec du jus de citron, du vinaigre,
et un soda). Sang Rouge produit un thé très mauvais, c'est pour ses propriétés
qu'il est étudié.
Ailleurs, on trouve nombre d'informations sur les maladies du théier, sur les insectes
nuisibles. La star étant un nouvel arrivant à Shizuoka, de Chine via Kyôto,
qui, s'il ne provoque pas de dégâts important pour les théiers, se multiplie de
manière inouïe point de voltiger durant les récoltes jusqu'à gêner la
respiration et la visibilité des agriculteurs.
Visites d'usine à thé, séminaires, informations sur les
propriétés du thé, les nouveaux cultivars, consulting pour les agriculteurs,
etc
Pour ma part, ce qui m'a amené jusqu'ici, c'est que j'ai
obtenu que l'on me fasse visiter les plantations du centre, véritable réserves
de cultivars, pas seulement ceux créés ici, on trouve aussi des cultivars de
Saitama comme Musashi-kaori, de Kyoto comme Goko, et nombre de cultivars
étrangers, comme Qingxin Wulong. On peut se rendre alors parfaitement compte de
la variété de forme et de timing de croissance entre chaque cultivars.
Le fameux Qingxin Wulong |
Dans les "cages", on étudie les insectes. |
Ces deux photos, ci-dessus et ci-dessous permettent de comprendre comme différents cultivars, même japonais, peuvent être d'aspect tout aussi différents. |
Plus rare encore, le centre conserve un nombre important de théiers du monde entier (même des variétés Géorgiennes) aux formes les plus étonnantes. Minuscules feuilles, feuilles énormes, rondes, allongées, pour certains on pourrait presque douter qu'il s'agisse de théiers.
Étrange disposition |
Petites feuilles toutes rondes |
Feuilles très allongées |
Ce fut aussi évidemment l'occasion de rencontres, bref,
un événement qui valait le détour. Je pense seulement qu'il aurait été
intéressant d'avoir plus de dégustations de différents cultivars.
Retour programmé pour ne pas rater le bus qui redescend
vers la petite gare de Kanaya, ces bus sont bien rares, mais au moins ils sont
à l'heure, enfin presque.
Petit chançard ;), ça devait être vachement sympa et très instruisant.
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