Sencha cueillette manuelle de Kirishima, Cultivar Saemidori, 2012

Parmi les thés de Kagoshima, qu'un thé des montagnes de Kirishima arrive avant même les cultivars hâtifs des plaines de la péninsule de Satsuma peut paraître étrange. C'est que cette année, comme je l'ai déjà évoqué, les dégâts de la tempête du début avril ont rendu difficile de mettre la main sur de bons produits hâtifs.

Voici donc un sencha, shincha 2012 donc, de Kirishima, de Makizono plus précisément, récolté à la main le 20 avril 2012. Le cultivar est le très respecté Saemidori (croisement Asatsuyu-Yabukita).
Ce n'est pas vraiment une nouveauté puisque la version 2011 de ce fukamushi-cha, cultivé et fabriqué par la famille Nishi, était déjà dans la sélection 2011.

Il me semble que ce thé version 2012 fait preuve de stabilité, et reste très proche de la version 2011. Nous avons là en effet un joli fukamushi sencha, avec des feuilles qui conservent une belle forme d'aiguilles, grâce à la cueillette manuelle qui fournie naturellement des feuilles plus soignées, et un étuvage "raisonnable". Ces feuilles sont d'un beau vert émeraude, les théiers, comme c'est très très souvent le cas à Kagoshima avec ce type de cultivar, ayant été couvert pour une courte période avant récolte. Elles possèdent du lustre et une sensation de pesanteur en main.

Pour préparer un tel thé, il convient de prendre un peu plus de temps qu'avec un fukamushi classique des plaines de la péninsule de Satsuma ou de Ôsumi. Il faut penser qu'en plus du soin apporter à la manufacture, ce sencha provient de Makizono et tend donc à se rapprocher aussi d'un thé de montagne.
Pour environ 70/80 ml, on pourra utiliser 4 ou 5 g de feuilles, et faire infuser 60 à 70s avec de l'eau à 60-65°C.

La liqueur est ici légèrement troublée, mais garde une très belle transparence pour un fukamushi-cha (j'ai fait une infusion plutôt chargée, et avec un filtre céramique, par de grille métallique). Sa couleur vert émeraude lumineux est une qualité de Saemidori, héritée de Asatsuyu.

Le parfum sucré qui s'élève depuis la tasse fait honneur à celui des feuilles sèches.
Plus prononcée que sur la version 2011, me semble-t-il, la saveur de ce sencha est dans cette lignée, sucré, doux, fruité, mais pas mollassonne pour autant, cette liqueur possède du tranchant. C'est dans l'arrière goût qui se dépose en bouche que le particulier parfum végétal de Saemidori (mais aussi de nombre de cultivar issus de Asatsuyu) fait son apparition.

Pour la seconde infusion, 5-10s, avec de l'eau un peu plus chaude.

Cette fois, la liqueur prend tout son caractère de fukamushi sencha, et apparaît complétement opaque. La liqueur conserve néanmoins douceur et profondeur, elle n'a rien a envier à de premières infusions d'autres thés !

Sur une troisième infusion, on monte encore un peu la température, puis, 40 secondes. Début d'apparition d'astringence, légère. Liqueur reste veloutée, mais elle devient évidemment plus légère, comme aérienne et équilibrée.

Enfin, il reste tout à fait possible d'en tirer une quatrième infusion, avec de l'eau très chaude et une infusion de 2 ou 3 min. La liqueur, légère et astringente est bien agréable, se laisse boire toute seule.

Ce sencha montre de grandes qualités grâce à nombre de conditions excellentes pour la confection de thé: environnement montagneux de Makizono, la cueillette manuelle, les qualités du cultivar lui-même, et le savoir faire de la famille Nishi.
Il était donc naturel de le voir revenir dans la sélection Thés du Japon cette année.

Voici le souvenir de ma visite l'an dernier avec des photos de la récolte de Saemidori:





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