Tamaryoku-cha de Gokase, Miyazaki
Un autre thé de Miyazaki. Cette fois, c'est un tamaryoku-cha à l'étuvée (mushi-sei tamaryoku-cha, ou guri-cha). Fondamentalement, ce type de thé ne présente pas de différence flagrante avec le sencha. Etuvé de la même manière pour stopper l’oxydation, l'une des phase de malaxage/séchage, seijû 精揉, celle qui donne leur forme d'aiguille aux feuilles du sencha, n'est pas effectuée. De ce fait, les feuilles du tamaryoku-cha sont entortillées et courbes. Cet aspect rappel le kama-iri cha, mais gustativement, on reste bien plus proche d'un sencha.
On prête souvent des qualités olfactives particulières au mushi-sei tamaryokucha. Cela vient d'une part d'une confusion avec le kama-iri cha (kama-iri-sei tamaryoku-cha 釜炒り製玉緑茶), mais aussi d'autre du fait que nombre de tamaryoku-cha ont un parfum de torréfaction relativement fort, car, moins malaxé, il faut le chauffer plus pour obtenir un niveau de séchage convenable.
Revenons en à mon thé de Miyazaki.
Celui-ci fut pour moi une grosse surprise. C'est un blend, chose que par principe (idiot, certes) je n'apprécie guère, mais de trois thés en provenance de la même commune de Gokase 五ヶ瀬. Trois cultivar différents : Yabukita 60%, Oku-midori 30% et Sae-midori 10%.
De plus, c'est un thé au hi-ire 火入れ (torréfaction, phase de séchage de finition) fort. Parfois, un hi-ire fort peu servir à cacher des défauts, à "arrondir" un thé et à lui donner ce parfum particulier de torréfaction. En effet, pour rentrer dans le vif du sujet, ce tamaryoku-cha est très "rond", très doux, pourtant, le même moins torréfié, que j'ai pu goûter aussi, l'est tout autant, seulement, j'ai préféré cette version au hi-ire fort car plus subtil, plus riche en arôme. Le hi-ire honore donc parfaitement son contrat ici, il met en valeur le thé.
La liqueur n'est pas que "douceatreté" d'acides aminés, on y retrouve de la fraicheur, les agréable notes "vertes" propre à Sae-midori, et dans une moindre mesure à Oku-midori.
Après, le parfum n’échappe pas à ce qu'on appelle en japonais "l'odeur de feu (火 hi)", mais pas de caricature, les fragrances sucrées sont multiples, tantôt citronnées et mentholées, tantôt sur fond de noisette.
On ne peut que tirer son chapeau au sympathique et passionné cha-shi 茶師, "maître de thé", pour la qualité du blend (on dit gô-gumi 合組み, sa sonne mieux...), et du séchage final (hi-ire) décisif pour faire ressortir (ou non) les qualités des feuilles. On ne le dit pas assez, mais ce qui nous permet de boire de délicieuses liqueurs, bien plus que nos accessoires, nos techniques d'infusions, c'est avant tout et essentiellement le travail acharné d'agriculteurs, et de grands techniciens qui savent mettre en valeur les qualités de feuilles de thé, et eventuellement en associer les qualités pour en faire de grandes choses.
On observe que pas mal de tiges restent mélangées à ce tamaryoku-cha. Aussi, dans l'ensemble, blend oblige, les feuilles ne sont pas très bien assorties, mais, pour beaucoup, fines et joliment roulées. Pas mal de petites feuilles, mais pas de poudre (la présence de tiges est volontaire, car le thé est très bien trié).
Néanmoins, la finesse générale me fait penser au départ que 30 à 45s d'infusion seront suffisantes. Avec de l'eau à 70°C et 4-5g de feuilles pour 70ml, le résultat est déjà très bon. Mais avec un petit 70°C, même avec 6g de feuilles, on peu dépasser la minute sans la moindre astringence ni saveurs parasites, on obtient une liqueur dense et riche, épaisse, très gourmande. La première infusion nous gratifie d'un thé au vert magnifique, lumineux (merci Sae-midori et Oku-midori pour la couleur), qui garde une élégante translucidité.
La suite reste très agréable, seconde infusion avec verse quasi immédiate, encore épaisse, riche et douce, mais moins parfumée. Et troisième plus poussée, 45s, eau plus chaude encore, laisse apparaitre de l'astringence, un peu, mais voit un retour du parfum.
Ce tamaryoku-cha, je l'ai dit, fut une très grosse et excellente surprise pour moi. Même si dans l'absolue, ce n'est pas mon type de thé favori, dans son genre il est vraiment particulièrement réussi, et a le mérite de faire réfléchir sur l'importance de tout le travail fait sur le thé avant d'arriver dans nos modestes théières.
On prête souvent des qualités olfactives particulières au mushi-sei tamaryokucha. Cela vient d'une part d'une confusion avec le kama-iri cha (kama-iri-sei tamaryoku-cha 釜炒り製玉緑茶), mais aussi d'autre du fait que nombre de tamaryoku-cha ont un parfum de torréfaction relativement fort, car, moins malaxé, il faut le chauffer plus pour obtenir un niveau de séchage convenable.
Revenons en à mon thé de Miyazaki.
Celui-ci fut pour moi une grosse surprise. C'est un blend, chose que par principe (idiot, certes) je n'apprécie guère, mais de trois thés en provenance de la même commune de Gokase 五ヶ瀬. Trois cultivar différents : Yabukita 60%, Oku-midori 30% et Sae-midori 10%.
De plus, c'est un thé au hi-ire 火入れ (torréfaction, phase de séchage de finition) fort. Parfois, un hi-ire fort peu servir à cacher des défauts, à "arrondir" un thé et à lui donner ce parfum particulier de torréfaction. En effet, pour rentrer dans le vif du sujet, ce tamaryoku-cha est très "rond", très doux, pourtant, le même moins torréfié, que j'ai pu goûter aussi, l'est tout autant, seulement, j'ai préféré cette version au hi-ire fort car plus subtil, plus riche en arôme. Le hi-ire honore donc parfaitement son contrat ici, il met en valeur le thé.
La liqueur n'est pas que "douceatreté" d'acides aminés, on y retrouve de la fraicheur, les agréable notes "vertes" propre à Sae-midori, et dans une moindre mesure à Oku-midori.
Après, le parfum n’échappe pas à ce qu'on appelle en japonais "l'odeur de feu (火 hi)", mais pas de caricature, les fragrances sucrées sont multiples, tantôt citronnées et mentholées, tantôt sur fond de noisette.
On ne peut que tirer son chapeau au sympathique et passionné cha-shi 茶師, "maître de thé", pour la qualité du blend (on dit gô-gumi 合組み, sa sonne mieux...), et du séchage final (hi-ire) décisif pour faire ressortir (ou non) les qualités des feuilles. On ne le dit pas assez, mais ce qui nous permet de boire de délicieuses liqueurs, bien plus que nos accessoires, nos techniques d'infusions, c'est avant tout et essentiellement le travail acharné d'agriculteurs, et de grands techniciens qui savent mettre en valeur les qualités de feuilles de thé, et eventuellement en associer les qualités pour en faire de grandes choses.
On observe que pas mal de tiges restent mélangées à ce tamaryoku-cha. Aussi, dans l'ensemble, blend oblige, les feuilles ne sont pas très bien assorties, mais, pour beaucoup, fines et joliment roulées. Pas mal de petites feuilles, mais pas de poudre (la présence de tiges est volontaire, car le thé est très bien trié).
Néanmoins, la finesse générale me fait penser au départ que 30 à 45s d'infusion seront suffisantes. Avec de l'eau à 70°C et 4-5g de feuilles pour 70ml, le résultat est déjà très bon. Mais avec un petit 70°C, même avec 6g de feuilles, on peu dépasser la minute sans la moindre astringence ni saveurs parasites, on obtient une liqueur dense et riche, épaisse, très gourmande. La première infusion nous gratifie d'un thé au vert magnifique, lumineux (merci Sae-midori et Oku-midori pour la couleur), qui garde une élégante translucidité.
La suite reste très agréable, seconde infusion avec verse quasi immédiate, encore épaisse, riche et douce, mais moins parfumée. Et troisième plus poussée, 45s, eau plus chaude encore, laisse apparaitre de l'astringence, un peu, mais voit un retour du parfum.
Ce tamaryoku-cha, je l'ai dit, fut une très grosse et excellente surprise pour moi. Même si dans l'absolue, ce n'est pas mon type de thé favori, dans son genre il est vraiment particulièrement réussi, et a le mérite de faire réfléchir sur l'importance de tout le travail fait sur le thé avant d'arriver dans nos modestes théières.
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